Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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— R’garde les s’défouler comme des animaux sauvages...
Les paroles sèches quittent sa cavité buccale sans même lui laisser le temps de noter l’expression orale de ses pensées, pour le peu d’importance que cela représente. Comme s’il en avait quelque chose à foutre du risque d’offusquer quelqu’un. Le fantôme de sa voix rauque flotte dans le petit espace, froide et parfaitement dénuée d’émotions — à l’exception peut-être d’un soupçon de mélancolie pour les ouïes les plus fines. A peine plus haute qu’un murmure, elle se perd cependant dans la cohue générale de cris et de percussions, bien étrange contraste avec le calme qui de sa stature indéchiffrable semble pourtant émaner.
Ash est accoudé à la rambarde du petit escalier qui conduit au sous-sol du troquet, observe silencieusement le spectacle qui se déroule en contrebas. L’odeur du plastique chaud mêlée au doux parfum de la transpiration épaissit l’air déjà chaud alors que devant ses yeux éclatent les excès incontrôlés de testostérone. Sans oublier les effluves cuivrées, désormais bien trop familières pour le déconcerter. Le claquement de la chair contre la chair, les respirations haletantes. Les os qui craquent et les gémissements de douleur —parfois entrecoupés par des grognements primitifs de colère pure. La machine est en route, ça grince, ça frappe ; mais il n’y a sur le ring aucune place pour une quelconque forme de pitié. Seulement des tâches cramoisies qui s’accumulent sous les pieds des vedettes de ce cirque de l’horreur.
L’un des combattants a tout juste l’âge légal de commander une bière à l’étage. Un gamin, gringalet et chétif. Ils l’ont mis face à un taureau pour « le baptiser ». Pour s’éclater. Ash le voit, son opposant s’amuse avec lui, il fait durer le spectacle. Comme un chat qui torture un peu plus sa souris en lui laissant l’espoir vain de s’en sortir — avant de la dévorer. Pour lui, les dés sont pipés. Le gosse est probablement au courant aussi, mais il a insisté pour monter sur sa potence de toute façon malgré la désapprobation évidente du propriétaire du lieu : il a besoin de fric. Comme tout le monde. C’est drôle de voir ce que l’esprit et le corps humains sont capables d’endurer au nom de ces billets verts. Mais qui est le jeune Butler pour juger à ce sujet ?
Les seules personnes qu’il est en droit de critiquer, ce sont ces abrutis qui profitent de la naïveté et de la vulnérabilité du plus jeune.
— Pathétique.
Pour être honnête, Ashton n’a jamais vraiment adhéré à toutes ces conneries de combats clandestins ; c’est bien pour ça qu’il se montre aussi intransigeant sur les quelques règles de base qu’il a imposées : mineurs et force létale prohibés. Seulement il n’a pas vraiment eu le choix pour garder la boutique. Ce bar représente tout pour le garçon : aussi bien sa maison que le symbole de son émancipation face à une vie totalement hors de son contrôle, le Hells Bells est le fruit exclusif de son dur labeur. Ses mains ont saigné sur ses fondations, au sens propre comme figuré ; première page d’un tout nouveau chapitre de son existence. Un chapitre où il ne se contente plus de subir le cours de la vie, dicté par les choix des autres : il en tient désormais les rennes. Alors si pour conserver l’objet de sa fierté il doit parfois adopter une morale éthiquement discutable, qu’il en soit ainsi. Le gamin des rues est bien placé pour savoir que dans ce monde, pour survivre au travers de toute l’immensité, il faut savoir faire des compromis. Et puis après tout, ces combattants la plupart du temps écervelés sont tous adultes et consentants ; au moindre problème ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux même. En ce qui le concerne, Ash n’a aucune responsabilité quant à leur sort, il ne force personne à venir se faire briser la mâchoire devant une foule exaltée. Tout ce qu’il veut, c’est pouvoir payer les factures à la fin du mois — et offrir quelques cadeaux à sa chérie de temps en temps.
— J’te l’dis Murphy, si y’a quelqu’un là haut, il doit bien s’fendre la poire devant sa Création.
Ash ricane sans humour, et l’animal penche la tête sur le côté. Le malinois émet un léger couinement alors que deux perles vives et profondes observent son meilleur ami, analysant un maximum d’informations pour pouvoir le comprendre. A moins qu’il ne réfléchisse déjà à sa prochaine becquetance. Murphy est un chien très intelligent, mais il semblerait qu’il ait aussi hérité du peu d’attention de son maître pour les choses qui ne l’intéressent pas.
Le jeune gladiateur trébuche face à l’adversaire, crache du sang — qui se mêle à la croute déjà sèche sur son menton. La forme désolée du garçon git piteusement sur le sol, à peine consciente bien que son corps ne puisse visiblement s’empêcher de trembler. Il abandonne. Il capitule. Il n’a pas le choix. La foule acclame le piètre vainqueur de ce combat inégal, apothéose de la lâcheté et gloire de l’inhumanité. Pourtant Ash semble être le seul à noter l’absurdité du spectacle, fourreau d’horreur et de cruauté. Peut-être parce que cette vision est bien trop associée à une autre scène de sa mythologie personnelle, ou alors parce qu’il arrive à regarder les choses avec une certaine distance.
— J’ai b’soin d’en tirer une, il souffle finalement avec dédain, incapable d’assister à ce spectacle une seconde de plus.
L’orphelin rejoint l’étage paquet de clopes en main, et enfile rapidement sa veste — talonné de peu par son ami quadrupède.
Il est fou de découvrir à quel point l’esprit humain peut se berner d’illusions ; comme la fausse sensation de sécurité qui émane d’une connaissance un peu particulière du monde des ombres et appuyée par ce que l’on appelle l’optimisme comparatif, la croyance biaisée que les évènements négatifs ont plus de risques d’atteindre les autres. Connaître l’existence d’un danger ne l’a jamais rendu moins menaçant pour autant ; et n’a jamais exclu la possibilités que d’autres dangers encore inconnus au bataillon rôdent eux-aussi. Pourtant, par excès de confiance, Ashton n’est pas nécessairement sur ses gardes lorsqu’il sort à une heure si tardive par la porte arrière du bar — qui donne dans une ruelle sombre et totalement déserte. Il veut juste une bouffée d’air frais, et un peu de tranquillité. Le jeune homme s’adosse contre le mur adjacent, un pied remonté contre la surface froide. Il allume tranquillement la cancéreuse qu’il tient à son bec et en tire une bouffée. Puis une seconde. Le silence l’apaise. La solitude, aussi. Malgré son tempérament de feu qui laisse aisément imaginer le contraire, Ash a toujours préféré le calme.
Soudainement tiré de ses pensées par un bruit de verre cassé, l’ancien délinquant sursaute alors que le réverbère du capillaire urbain rend l’âme avec un claquement surprenant, plongeant la petite place dans une obscurité encore plus profonde. Murphy se met instinctivement à aboyer contre l’objet qui a troublé sa petite routine. Le terrestre soupire et maudit une nouvelle ampoule à remplacer. Putain de politiques, incapables d’entretenir les quartiers sans touristes.
— Du calme buddy, c’est rien, il souffle à l’animal bien trop entêté pour lâcher prise.
Ce n’est qu’en s’approchant davantage que Ash remarque un détail perturbant mais extrêmement important : ce n’est pas sur le lampadaire, que grogne le berger belge. Il fixe un point invisible bien plus bas, menaçant. Comme s’il pouvait voir, ou bien entendre, un élément qui avait échappé au simple humain. Il est dit que les animaux possèdent un sixième sens, c’est probablement vrai.
— Y’a quelqu’un ?, Ash appelle incertain.
Il sort son portable pour éclairer tant bien que mal la direction que lui indique Murphy. Pourtant il ne voit rien. Il n’entend rien. Il y a seulement cette boule qui se forme dans son estomac, et cette sensation étrange d’être observé, qui dresse les poils de sa nuque. Certainement le fruit de son imagination. La nervosité gagne tout de même peu à peu le jeune Butler, qui écrase négligemment sa clope au sol. Une partie de lui se sent d’un coup vulnérable et exposée ; il ne peut empêcher ces sentiments à cause de toutes ces cicatrices qu’il doit aujourd’hui porter sur son corps. Pendant une fraction de seconde, il est au bord de la panique. Et si rôdaient dans les alentours des vampires ? Il a bien son petit couteau en argent dans la doublure de sa veste, au cas où, mais il n’est pas suffisamment armé. Heureusement, la partie rationnelle de son cerveau reprend très vite le dessus et chasse les craintes premières du garçon : ce doit juste être un poivrot ou un sans abris tapis dans l’ombre — peut-être même un animal effrayé ; pas de quoi en faire tout un plat.
Et alors, la curiosité a raison de lui. Tous les sens en alerte, il avance prudemment, à la simple lumière de son écran. Ce qu’il est bien loin d’imaginer, c’est qu’il y a tout un monde auquel il n’à pas accès — et que les enfants de la nuit sont bien loin d’être les plus horribles créatures que l’on est susceptible de croiser dans des ruelles sombres à la nuit tombée.
— Hey j’vous cause !, il réitère un peu plus sûr de lui après s’être éclairci la voix, un poil agacé par la situation.
Les avertissements de Murphy sont la dernière chose que sa mémoire enregistre avant que son esprit ne dérive dans le néant.
Codage par Magma.
Ash Butler
FONDA ❖ PAPASH LA CANAILLE.
Pseudo : Twizzle Date d'inscription : 25/12/2019 Messages : 96 Marques de Noblesse : 33 Crédits : Twizzle Disponiblité RP : Indisponnible (3/2)
Ft. : Richard Harmon Couleur paroles : #cc9966
Alignement : neutre Allégeance : Yoong-Ki Armes : Poignard en argent, armes à feu, explosifs
Origines : Louisiane Âge : 24 ans Métier : Propriétaire du Hells Bells Résidence : Freret Street Orientation : Asexuel (bi) Statut civil : En couple Généalogie :
(✞) Willis Butler - père
(✞) Abigail Butler - mère
Aaron Butler - frère ainé
Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
« Disparus, vous dites ? » Une voix — étouffée par la lourde porte séparant le bureau de Laureen Winterscar du couloir souvent fréquenté — se fait soudainement entendre, ponctuée, pour qui voulait bien l'entendre, d'une once de scepticisme que le propriétaire ne feignait même pas cacher. « Cela fait maintenant plusieurs jours que je les ai envoyés en mission et depuis, je n'ai reçu de nouvelles d'aucun des trois qui sont partis... » La préoccupation s'entendait dans ces nouvelles paroles et des pas feutrés se firent entendre, traversant d'une part et d'autres la pièce, comme si l'on y faisait les cent pas. « Ils sont jeunes... et vous savez aussi bien que moi qu'à cet âge, on veut faire ses preuves. » Un soupir amusé s'échappa des lèvres de la cheftaine, et un silence s'installa entre les deux protagonistes, des événements appartenant au passé se rappelant soudainement à leur mémoire. « Ne m'en parle pas...vous m'en avez fait voir de toutes les couleurs tous les deux... » Connor et Laureen Winterscar affichaient un sourire triste alors que flottaient devant leurs yeux les rares jours heureux qu'ils avaient pu vivre ensemble avec Zachary. Avant même que l'incident qui bouleversa leur vie n'éclate et ne vienne tout détruire. « On voulait seulement vous montrer de quoi on était capable. » À l'époque, se voir attribuer une mission était d'un tel honneur, que les deux jeunes shadowhunters qu'ils avaient été avaient redoublé d'efforts afin de remplir celles qu'ils avaient écopées. Passant des heures entières pour une tâche qui n'en demandait pas autant, veillant à ne rien laisser passer qui aurait pu nuire à la sécurité de ceux qu'ils étaient censés protéger. Ils avaient été plus méticuleux encore que les plus aguerris des Néphilims. Faisant fi du temps qu'ils passaient à l'extérieur et de la possible inquiétude que leurs proches ressentaient alors qu'ils ne les voyaient pas rentrer. « Et c'est surement la même chose pour ceux que vous avez envoyés... » Laureen Winterscar soupira une énième fois, s'asseyant derrière son bureau — le visage fermé et grave — ses mains se joignant sous son menton. « Je préfère tout de même que tu t'en assures... D'autres ont subi des attaques récemment...et tous n'en sont pas sortis indemnes. » Connor acquiesça, se souvenant des bruits de couloirs qu'il avait pu entendre au sujet des attaques qu'un même démon avait effectué sur plusieurs shadowhunters ces derniers jours. Dans le doute — et n'ayant aucune nouvelles du trio que la cheffe Winterscar avait envoyé — il était bon d'aller vérifier. Quitte à les retrouver sur le chemin du retour, fiers des prouesses qu'ils avaient pu faire au cours de leur mission. « Très bien. Où les avez-vous dépêchés ? » Laureen Winterscar le remercia d'un signe de tête, s'adossant au dossier de sa chaise, secrètement soulagée. « À "Freret Street"... » Le brun se leva, s’apprêtant à partir, réfléchissant déjà à tout l'équipement dont il aurait besoin. « Et Connor... » La voix de la femme fit s'arrêter le chasseur sur le pas de la porte, le regard de ce dernier se tournant — inquisiteur — dans sa direction. « ...Fais attention... »
...
Le vent glacial fouettait avidement les cheveux du fils Nightingale alors que ses yeux parcouraient les ruelles de Freret Street, à la recherche du trio disparu. Il soupira avant de sortir de sa poche les quelques objets qu'il avait pu trouver dans leurs chambres : une broche en argent, une montre et un crayon. Chacun appartenant aux trois absents. Un souffle contrarié lui échappa pour la énième fois... Il comprenait, bien sûr, les raisons de la cheffe de l'Institut ainsi que son inquiétude pour les Néphilims qui partaient en mission — elle était leur leader à tous et surement qu'il était de sa responsabilité de s'assurer que tout le monde soit sauf — mais il connaissait également les petits plaisirs qu'avaient les jeunes chasseurs d'ombres après leur accomplissement. Il connaissait cette volonté de décompresser ou même de s'amuser un peu après avoir vécu une mission difficile ou ennuyeuse. Ce trio-là n'y faisait pas exception... Surement qu'il les retrouvera adosser à un bar, le verre à la main, en train de se charrier au sujet des maladresses que l'un d'eux aurait faites...
Connor s'accroupit néanmoins, disposant les objets en face de lui, les uns à côtés des autres avant de saisir l'un d'eux, traçant minutieusement la rune traçage sur le dos de sa main gauche. Ses sourcils se froncèrent : là où il aurait dû voir ce que le propriétaire de l'objet voyait lui même, le néant total s'offrit à sa vue... Un vide complètement noir qui lui donna de légers frissons... Il changea de bibelots, attrapant d'un geste vif la montre qui siégeait à côté, passant sa stèle au dessus de la rune fraîchement tracée. Mais une fois encore, il ne vit rien. « Calme-toi Connor, ils sont surement en train de dormir... » se dit-il en saisissant le dernier objet : un crayon qui semblait souvent utilisé. Il stoppa son geste, hésitant...sa stèle immobile dans sa main droite. Le brun craignait désormais ce qu'il risquait d'entrevoir. Il le redoutait, mais il devait en avoir le cœur net. Après tout, de nombreuses raisons existaient pour expliquer ce noir intense devant ses yeux... Il ne pouvait se permettre d'imaginer le pire sans savoir ce qu'il en était vraiment. Il inspira afin de calmer son cœur, et réitéra son geste pour la deuxième fois, passant au-dessus de sa main gauche sa stèle que son autre main serrait fermement.
L'image était comme penchée, le sol se tenant fièrement à la verticale. Le seul réverbère présent dans la scène soulignant la ruelle de son horizontalité. La vue était légèrement floutée mais l'insalubrité des murs était néanmoins visibles et les poubelles surement malodorantes qui trônaient non loin étaient vaguement familières. Les alentours — très loin d'égaler les magnifiques rues des beaux quartiers — étaient sombres et mal éclairés.
La vision s'arrêta brusquement et Connor se leva, livide, rassemblant les objets qu'il remit maladroitement dans sa poche. Il avait reconnu l'endroit pour y avoir déjà vécu quelques mésaventures qu'il préférait garder pour lui : il s'agissait de la ruelle derrière le Music Club Rockin' Chair. Mais ce qui faisait pâlir son visage n'était pas cette obscurité malsaine qu'il avait pu détecter... Il avait vu, dans ce très court laps de temps, la silhouette d'un corps taché de sang... « Putain... »
...
L'odeur de l'hémoglobine l'accueillit avant même que la scène n'apparaisse devant ses yeux. Les trois Néphilims étaient là, leur corps mutilé et salement amoché. Baignant dans leur propre sang. Connor fronçait les sourcils devant ce spectacle, se mordant les lèvres pour ne pas hurler de rage. Il s'approcha, étudiant méticuleusement les plaies ouvertes recouvrant une bonne partie du corps des pauvres gamins. Quelque chose clochait cependant... Aucune de ces blessures ne ressemblaient à celles infligées par un démon. Ou par toutes autres créatures obscures... C'était comme si... comme s'ils s'étaient attaqués entre eux...
Une toux grasse et douloureuse le sortit brusquement de ses pensées. Quel idiot, se dit-il, alors qu'il se précipitait vers le malheureux qui était toujours en vie — se maudissant d'avoir été si négligeant. D'un geste rapide il sortit sa stèle et traça sur la peau du survivant la rune de guérison, ses blessures ne semblant être aussi graves que celles de ses compagnons. « Ça va aller. » lui chuchota Connor, se voulant rassurant. Il sortit négligemment les objets qui l'avaient aidé à les retrouver, les plaçant sur la poitrine du pauvre garçon dont les larmes coulaient abondamment sur ses joues. Il connaissait ce sentiment d'impuissance qu'il lisait dans le regard du Néphilim. Ce sentiment de culpabilité. Et Connor fut empli d'une telle rage qu'il serrait ses poings jusqu'à ce que ses phalanges en deviennent blanches. « Ecoute, je sais que c'est dur, mais il faut que tu me dises ce qui- »
Un fracas assourdissant le fit soudainement sursauter, à tel point qu'il en sortit ses doubles lames, se postant entre la source inconnue du vacarme et le blessé. Il distingua à peine une silhouette noire se faufiler hors de la ruelle, comme une ombre qui se détachait de la noirceur des alentours, mystérieuse et maléfique. Elle disparut rapidement au coin de la rue dans un gémissement sinistre qui fit frissonner le chasseur d'ombres. « Ce que je vais te dire ne va pas te plaire, mais il va falloir que tu m'écoutes à la lettre... » commença le brun précipitamment alors qu'il se tournait vers le plus jeune. « Dès que la rune de guérison aura fait son effet, je veux que tu te précipites à l'Institut et que tu trouves Laureen Winterscar. Tu dois lui dire absolument tout ce qui s'est passé ici, tu entends ? Dis lui d'amener du renfort sur Freret Street pour m'épauler. Et dis lui... dis lui d'amener quelqu'un pour s'occuper de tes amis... Est-ce que tu m'as compris ? » Le plus jeune ne put qu'acquiescer devant le sérieux de l'aîné alors que ce dernier se relevait déjà, prêt à chasser ce qui s'était précédemment enfui. « Je suis désolé... » murmura le brun, avant de se lancer à la poursuite du démon.
...
Retrouver le fuyard ne fut pas une mince affaire. Il le perdit plusieurs fois de vue, sa vitesse de déplacement étant tout bonnement incroyable. Connor ne savait à quel démon il avait affaire... Il devait être fort pour avoir pu mettre en déroute trois Néphilims — certes jeunes — mais entraînés. Le brun courrait derrière lui, ses doubles lames dans chacune de ses mains. Il l'aperçut disparaître à l'angle d'une énième ruelle, alors il accéléra le pas. Il arriva en trombe dans cette nouvelle rue, mais aucun démon en vue : seule la silhouette d'un Terrestre et de son chien se détachait du paysage. Connor plissa les yeux avant de reconnaître Ahston Butler et son compagnon Murphy, ce dernier jappant comme un fou, menaçant. Le brun était devant le Hells Bells, le bar qu'il affectionnait tout particulièrement. Il n'avait pas fait attention alors qu'il poursuivait la mystérieuse créature. Mais se retrouver devant son échappatoire de prédilection, sa seconde maison, ne l'enchanta pas pour autant...
Discrètement, il rangea ses doubles lames dans leurs fourreaux et sortit sa stèle, traçant sur sa peau la rune de l'anonymat. Ses marques angéliques disparurent subitement. Satisfait, il s'approcha ensuite du barman, jetant des regards méfiants et précis dans les environs, à la recherche du danger. « Salut Ashton ! » fit-il alors, saluant le barman de la main alors qu'il arrivait à sa hauteur. Murphy jappait de plus en plus fort, tourné étonnamment vers son propre maître...
Connor Nightingale
ADMIN ♔ Mon parabatai !
Pseudo : Lioma Date d'inscription : 26/07/2018 Messages : 275 Marques de Noblesse : 45 Crédits : @moi Disponiblité RP : Indisponible
Ft. : Bob Morley Alignement : Bon Allégeance : L'Enclave, la famille Winterscar Parabatai : Zachary Winterscar Armes : Double-dagues, poignard séraphique
Origines : Américain Âge : 26 ans Métier : Chasseur shadowhunter Résidence : A l'Institut de la New Orléans Orientation : Homosexuel Statut civil : Célibataire Généalogie : Jim Nightingale | père
shadowhunter en cavale après sa trahison en juillet 2011.
Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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L’obscurité continue de s’engouffrer progressivement dans la ruelle, referme son étroite mâchoire sur les protagonistes piégés dans son ombre — danse macabre des rayons de lune sur les miroirs naturels du bitume froid. Les jappements peinés d’un animal en détresse, eux, persistent sans discontinuité, troublent la cacophonie pourtant insistante du funèbre silence.
L’homme relève lentement la tête, observe ses mains. Ses doigts bougent, uns à uns — du pouce à l’auriculaire ; de l’auriculaire au pouce. Fascination. La faible lueur de l’astre bleuâtre embrasse complètement son visage désormais — ballet d’ombres et de lumières qui déforme ses traits et ne lui laisse plus grand-chose d’humain. Ashton sourit cruellement.
Sourire bientôt effacé par une nouvelle salve de grognements.
La forme humanoïde laisse dériver ses yeux vides de ses mains au malinois au poil hérissé, et, lentement, penche la tête sur le côté — fronce les sourcils. Curiosité. Irritation. Cette affreuse créature est bruyante, bien trop énervante. Pourquoi certains humains ressentent le besoin de s’en occuper ? Le châtain ressent l’hostilité qui émane de son corps de quadrupède. Est-ce que la chose va bientôt finir par cesser de s’égosiller de la sorte ? Peut-être que s’il lui brise la nuque, les sons agaçants disparaîtront. Ce serait si facile, une simple pression, juste là, au dessus du garrot — et enfin le silence. L’animal semble si petit, si fragile…
Il n’a cependant jamais le temps de contempler davantage cette idée, encore moins de la mettre à exécution. L’effluve d’un corps chaud chatouille ses narines devenues si sensibles, l’odeur cuivrée du sang frais sur ses vêtements éveille ses sens.
Il sait qu’il est observé.
Brièvement, un sourire mauvais glisse sur ses lèvres, bientôt remplacé par un visage complètement neutre. Comme l’araignée qui contemple l’insecte en approche de sa toile ingénieuse, il reste là, figé, les yeux rivés sur le chien mécontent ; et attend calmement que le néphilim — il en reconnaît l’odeur écoeurante — ne l’apostrophe. Si la lumière avait été meilleure ce soir-là, et que le garçon n’avait pas délibérément gardé son regard de croiser celui du guerrier, Connor Nightingale aurait probablement remarqué le voile noir qui recouvre maintenant la surface ses yeux pour ne plus laisser transparaître que le néant.
— Ash—ton…, répète maladroitement l’intéressé, une voix profonde, comme sortie des limbes, qui résonne cependant avec une certaine fragilité dans la ruelle. Ashton.
La seconde tentative est bien plus fructueuse, démontre bien plus d’assurance aussi ; et lui confère une certaine satisfaction. C’est donc son nom, le nom de ce pyjama de chair qu’il emprunte. Ou plutôt, qu’il a volé, si l’on entend que le verbe « emprunter » implique une intention de rendre. Intéressant. Le jeune terrestre plisse les yeux, acquiesce d’un mouvement du menton.
Seulement voilà, cet Ashton n’est plus aux commandes — ce qui est probablement de bien mauvais augure pour le chasseur de démons. Sans prévenir, à vitesse surhumaine, le possesseur de ce corps se retourne et attrape celui qui le traque depuis plusieurs rues par le menton — resserre douloureusement son emprise. La commissure de ses lèvres remonte— témoin indéniable de tout le sadisme dont il se délecte présentement. Rien ne sert de jouer la comédie après tout, il ne parle pas sa langue, ou du moins pas plus que certaines bribes d’expressions qu’il a acquises en sillonnant la Terre dans son vieux temps.
L’animal confus, troublé par le manque de cohérence entre ce qu’il voit et ce qu’il ressent par rapport à son maître, en profite cependant pour sauter sur le torse de l’homme qu’il ne reconnaît plus — ne pouvant cependant se résoudre à enfoncer ses crocs saillants dans la chair. Il ne peut blesser cette enveloppe corporelle qui lui a sauvé la vie et pour laquelle il serait honoré de périr. Ce n’est pas assez pour déstabiliser le passager clandestin, mais le geste reste suffisant pour l’agacer un peu plus et rediriger son attention, à en juger par les actions qui en découlent.
— AAAAaaaaahhh ! Chose stupide !
Force nouvellement acquise à l’appui, Ashton jette le corps musclé du demi-ange contre le mur le plus proche et tourne la tête vers ce petit être qui commence vraiment à avoir raison de sa patiente déjà limitée.
Mais le canidé n’est pas sa cible ; il s’en souvient au dernier moment.
Le regard vide du terrestre retourne vers son attraction principale en bas du mur opposé ; il sourit encore. Par dessus son épaule, dans un angle bizarre, il penche la tête, respiration sifflante. Ashton ferme les yeux une seconde, tire les bras en avant et ferme les poings. Il soupire, exalté, alors que le temps semble se figer autour du petit comité.
— Tellement de haine. Tellement de colère, il souffle avec un bruit abominable de contentement, dans une langue qui n’est pas la sienne — certain cependant de se faire comprendre. Douleur. Je ressens. Ténèbres. Je me nourris. Le gamin lèche sa lèvre supérieure, euphorique.
Les créatures de Lilith se nourrissent de la rage de leurs hôtes — utilisent leurs sentiments les plus sombres pour pouvoir les contrôler, les retourner même contre les personnes auxquelles ils tiennent le plus. Elles puisent leur force au travers de toutes ces émotions aussi néfastes que destructrices, la peur, le doute, les désirs les plus sombres ; ces véritables démons que l’esprit renferme généralement dans un recoin sinueux. Elles grattent, elles creusent ; elles déterrent tout ce qui devrait normalement rester bien enfouis. A ce compte là, Ashton Butler est un véritable buffet festif ; un festin royal et digne d’un trois étoiles. L’épopée de sa vie n’est autre qu’un enchaînement de coups de poings dans le bide, de passages à tabacs physiques et mentaux qui le mettent à genoux en attendant de voir s’il peut s’en relever. Les doutes, la peur. L’abandon. Le désespoir. La sensation collante et désagréable d’injustice qui lui colle à la peau. Autant d’éléments qui alimentent cette rage incontrôlable qui brûle en lui depuis sa plus tendre enfance, et qui explose parfois au grand jour. Ash, il pourrait être la personnification même de la colère ; une excellente surprise pour l’entité qui a pris le contrôle de son corps et qui désormais jouit d’une force rarement ressentie avec autant d’intensité suintant au travers de chacune de ses veines.
— Tes amis, la voix froide enchaîne, claque sans pitié contre son palais. Pas si savoureux.
Le porteur du visage du jeune Butler penche la tête d’un côté, puis de l’autre, sans cligner des yeux — ni détacher du regard son objectif ; mimique animale et primitive alors qu’il jauge son ennemi. A l’évocation de ses précédentes victimes, qui ne fait autre qu’amplifier ce sourire de Joker, il attend une réaction de sa part — peu importe laquelle. Il savoure simplement l’instant présent, de toute évidence enivré par ce pouvoir qui le transperce. Il veut frapper là où ça fait mal, sans pour autant avoir à toucher le shadowhunter.
Ashton est le chat. Connor est la souris. Et tous les deux le savent.
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Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
Les grognements de Murphy auraient dû lui mettre la puce à l'oreille, pourtant l'attention de Connor était portée sur les recoins bien trop sombres de la ruelle dans laquelle ils se trouvaient. Il ne connaissait rien de son ennemi, spéculait simplement sur ses capacités. Avec le trop peu d'information qu'il avait eu le temps de récolter auprès du trio qu'il avait précédemment retrouvé, la prudence était de mise. Le démon aurait pu se camoufler dans l'obscurité, jouer avec les ombres des alentours pour s'y dissimuler. La rune "vision nocturne" aurait pu lui être d'une grande aide s'il avait seulement pensé à la tracer sur sa peau... Mais dans la précipitation et la surprise, il n'en avait tout simplement pas eu le temps...
Ses yeux n'avaient pas encore le pouvoir de fendre cette mélasse noire — piège obscur dans lequel le brun s'était précipité. Il abandonna son observation en pestant silencieusement pour reporter ensuite son regard vers le canidé qui n'avait pas arrêté de hurler depuis qu'il était arrivé. Quelque chose dans l'attitude de l'animal le fit tiquer : l'avait-il déjà entendu japper contre son maître avec autant de violence et de confusion ? Certes, il n'avait pas assez fréquenté le bar de Butler pour en savoir assez sur la relation que l'humain partageait avec le quadrupède... Pire encore, il s'en fichait assez pour simplement l'ignorer, s'intéressant uniquement à la boisson qu'on voulait bien lui servir et à l'oreille attentive qui subissait le moindre de ses élans colériques et dépressifs. Ashton Butler l'intéressait. Occupait ses esprits. La promesse qu'il avait faite à feu son cher ami se rappelant à son esprit à chaque fois qu'il voyait son visage. Connor se sentait responsable de ce qui lui était arrivé, et encore aujourd'hui, la culpabilité lui rongeait les os... Il avait bien vu, que ce chien semblait rendre heureux le barman, mais il n'avait pas cherché plus loin. Le Néphilim revoyait le Terrestre sourire face à cet animal et s'amuser avec lui. Quelque chose clochait alors...Pas une fois il ne l'avait vu réagir de la sorte à son encontre. Pas une fois... « Ash—ton… » La voix du gamin résonna presque lugubrement dans la ruelle, faible et emplie d'un malaise que Connor ressentit en frissonnant. Le cheminement de ses pensées avait rapidement atteint sa finalité, son esprit apercevant lentement la vérité. Pourtant, le brun ne réagit pas, comme hypnotisé par ce qu'il commençait à percevoir chez le Terrestre. Ses sourcils se froncèrent alors qu'il étudiait avec plus d'attention celui qu'il croyait avoir devant les yeux. Il en était sûr pourtant, cet être qui répétait son nom comme s'il venait de le découvrir pour la première fois n'était pas Ashton Butler...
Les cas de possession étaient rares et jamais Connor n'avait eu l'occasion d'en gérer toutes les conséquences avant ce soir. La surprise de savoir que le gars qui était devant lui n'était pas celui qu'il connaissait l'empêcha alors d'agir immédiatement... Et le démon profita de sa confusion pour agir, sa main venant brusquement serrer la mâchoire du brun avec une telle force que ce dernier en gémit de douleur. Connor ne pouvait se dégager de cette dangereuse emprise malgré tous les efforts qu'il y mettait. Il grimaçait, sa main se portant au bras de la créature, tentant en vain de la faire lâcher... « Putain... » grogna-t-il avec difficultés, ses yeux se heurtant aux noirs profonds de ceux de son homologue. Le Néphilim ne pouvait y lire que le néant, n'apercevant que son propre reflet — pathétique — à la surface de ce véritable lac obscur.
L'animal continuait de japper et Connor comprenait mieux son comportement. Il avait lu quelque part que les chiens percevaient des choses que le commun des mortels ne pouvait même espérer discerner. Imbécile, pensa-t-il alors qu'il avait ignoré les avertissements que lui beuglait littéralement le canidé. Ce dernier sauta soudainement sur le torse de son maître — l'était-il seulement encore...? — mais rien n'ébranla la créature. Et alors que Connor allait profiter de cette action soudaine pour infliger un coup sur l'emprise qui le maintenait impuissant, le démon siffla son agacement à l'encontre du chien avant de balancer son fardeau à travers la ruelle. Le corps du chasseur d'ombres alla s'écraser contre le mur adjacent dans un horrible craquement, et le garçon ne put que retenir un hurlement de douleur de franchir ses lèvres, les mordant jusqu'au sang. Il atterrit lourdement sur le sol, tel un sac que l'on aurait rageusement balancé au travers de la pièce. Le vertige assombrissant ses pensées, Connor se redressa difficilement sur ses coudes, secouant la tête afin de reprendre ses esprits. La situation lui échappait... Il avait beau savoir que ce qu'il avait devant lui n'était pas humain, le fait que le corps qui lui servait de bouclier soit celui d'un innocent l'empêchait d'agir à sa guise. Le fait qu'il s'agissait d'Ashton Butler — lui en particulier — le freinait. Il avait déjà échoué à l'époque...aurait pu empêcher un désastre d'arriver. Et voilà que le Terrestre subissait une autre attaque d'une créature que les Néphilims se devaient d'éradiquer. Le barman s'était déjà trop rapproché — malgré lui — des secrets du downworld et de cette dangereuse vérité qui se cachait dans les ombres... Connor devait le sortir de là, et au plus vite. Il ne savait dans combien de temps les renforts rappliqueraient... Il était seul.
Le brun cracha le sang qui commençait à couler de sa bouche, se relevant avec difficulté, son dos s'aidant du mur qui l'avait si gentiment accueilli. Sa respiration s'était affolée au moment où ses pieds avaient quittés la surface rassurante du sol et il tentait tant bien que mal de la calmer. Il observait d'un œil rageur le faux Ash s'extasier, jouir de ce qu'il devait percevoir chez le Terrestre qu'il avait parasité. Les démons se nourrissent de tout ce qui est négatif, tout ce qui leur passe sous la main. Celui-ci ne devait pas faire exception à la règle... « Tes amis... Pas si savoureux. » continua-t-il, perfide, son sourire étiré jusqu'à ses oreilles. Connor explosa face à ses insinuations malsaines, les images des corps mutilés des jeunes Néphilims se rappelant à sa mémoire. Son poing s'écrasa avec force contre la pierre froide du mur de la ruelle avant que son corps n'avance rapidement en direction de la créature, sa main attrapant d'un geste vif son poignard séraphique pendant à son côté. Il le brandit devant lui, menaçant, sa lame incandescente apparaissant furtivement pour finir sa course à quelques centimètres du cou du démon. « Relâche-le » pesta-t-il cependant, réfrénant ses pulsions meurtrières. « Relâche-le, ou je te jure que cette lame sera le dernier de tes soucis. »
Le corps de Ash serait vulnérable face à ses attaques... Lui qui avait pour mission de protéger les Terrestres, il risquerait d'en tuer un s'il ne prenait pas garde. Et ce démon semblait plus perfide qu'il ne l'avait imaginé... Il ne pouvait se battre comme il le ferait habituellement... Connor était frustré. Frustré et en colère... « Si tu le touches, démon... alors même Lilith ne pourra plus rien pour toi. »
Connor Nightingale
ADMIN ♔ Mon parabatai !
Pseudo : Lioma Date d'inscription : 26/07/2018 Messages : 275 Marques de Noblesse : 45 Crédits : @moi Disponiblité RP : Indisponible
Ft. : Bob Morley Alignement : Bon Allégeance : L'Enclave, la famille Winterscar Parabatai : Zachary Winterscar Armes : Double-dagues, poignard séraphique
Origines : Américain Âge : 26 ans Métier : Chasseur shadowhunter Résidence : A l'Institut de la New Orléans Orientation : Homosexuel Statut civil : Célibataire Généalogie : Jim Nightingale | père
shadowhunter en cavale après sa trahison en juillet 2011.
Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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La lame bleutée pourfend une cible invisible, vient se loger tout près de l’oreille du démon qui pourtant ne bronche pas. Face à la menace désormais dirigée contre la chose qui arbore le visage de son maître, Murphy se retourne contre Connor, tous crocs déployés. Le poil hérissé, les oreilles rétractées sur son crâne et la queue bien droite, ses intentions sont évidentes : le canidé est prêt à attaquer quiconque fera du mal à son ami sur deux pattes. Pour sa part Ashton arque un sourcil, renifle la lame angélique avec une moue dégoûtée, et penche la tête sur le côté — mimétisme animal qui commence à le caractériser. Son regard glisse du poignard à son possesseur. Et puis il sourit, vicieusement. Cruellement. Il se lèche les lèvres comme dans l’anticipation des prochains coups qu’il a déjà calculés. A moins que ce ne soit que du cinéma, impossible de savoir avec ces créatures imprévisibles.
— Ashton, il dit calmement, rappelant au néphilim qu’il a interpelé son pyjama de chair par son prénom un peu plus tôt. Tu connais. Tu tiens.
La forme humanoïde écarte les bras sur le côté, s’offrant à la prise mortelle du chasseur d’ombres. Un rire sombre sort de sa gorge, bruit funeste qui ne va pas du tout aux traits qu’il emprunte. La créature des limbes n’a aucun moyen de savoir si son opposant bluffe ; mais il est prêt à en courir le risque : les semi-anges ont pour mission de protéger les terrestres de leurs griffes, et s’il existe une loi fondamentale dans le monde caché, c’est bien le fait que les shadowhunters ne vivent que pour remplir leur tâche de chevaliers en armure… Ou d’esclaves de Raziel. Pathétiques créatures. Ajoutez à ce fait l’appréciation évidente du corps qu’il habite, déterminée par le ton de sa voix et cet afflux de protection, et le démon est prêt à parier que le guerrier face à lui ne le tuera pas, pas dans cette carapace dans laquelle il se sent aussi puissant.
Et s’il succombe de toute manière à la tentation, la douleur dans ses yeux lorsqu’il assassinera son ami ne sera que plus jouissante encore.
Sous le regard insistant du néphilim, la commissure de ses lèvres hausse davantage, monstruosité amplifiée par les reflets de son arme. Le démon Ash plisse les yeux, bien loin d'en avoir terminé avec ses infâmes jeux d'esprit.
— Mais… si tu insistes…
Le démon rit de plus belles, encore. Il ferme les yeux, lève le menton au ciel.
Et puis, plus rien.
Ses épaules s’affaissent, ses bras deviennent de vulgaires poids morts contre son buste. Quand il ouvre les yeux de nouveau, le voile noir demeure intacte sur ses orbes oculaires, néanmoins son expression est tout autre : il n’y a plus de grimace sadique qui déforme son visage, plus de sourire carnassier qui semble se délecter de la détresse du brun tatoué. Juste un air peiné, le fantôme du tourment planant sur ses joues creuses.
— Connor, le prénom est expiré douloureusement entre ses dents. Qu’est-ce…
Le garçon observe ses mains, tourne ses paumes de l’avant vers l’arrière comme s’il pouvait trouver les réponses à ses questions sur ses membres étrangement engourdis. Une idée, une réalisation pénètre furtivement son tain de pensées et le jeune adulte relève de grands yeux interrogateurs vers le descendant de Raziel, plaidoirie implicite pour des réponses qu’il n’obtiendra probablement jamais.
— Dis-moi pourquoi ? il demande avec une pointe de vulnérabilité dans sa voix. Pourquoi vous m’avez abandonné ? Pourquoi tout l'monde finit toujours par m’abandonner ? J’ai fait quoi de mal ?
Ash est dans un état second, incapable de lutter contre cette noirceur qu’il peut littéralement sentir se propager dans les sinus de son cerveau, appuyant là où ça fait mal. Lentement, il prend sa tête entre ses mains, comme s’il pouvait se protéger de la confusion qui le submerge. Il y a ce parasite dans son esprit, qu’il ne contrôle pas, cette chose qui le démange de l’intérieur mais dont il n’est pas suffisamment cohérent pour en assumer la présence. Des pensées qui ne sont pas les siennes s’ajoutent à ses propres songes, des connaissances étrangères aussi. Comme si deux esprits s’entrecroisaient dans son encéphale.
Son regard dérive sur la lame pavée de runes toujours portée à son cou. Le terrestre aux yeux opaques resserre la mâchoire, ferme ses mains en poings dont les ongles déchirent maintenant la peau de ses paumes. Une gouttelette de sang glisse même le long de son poignet, mais ceci ne semble pas le déranger alors qu’un grognement de frustration quitte la barrière de ses lèvres.
— Vous les néphilims, toujours en train d’vous imaginer comme les héros de l’histoire… Mais vous êtes où quand on a besoin d’vous ? Vous étiez où quand j’pissais l’sang sur le sol crasseux ? Quand les vampires m’ont pris pour un putain d’buffet à volonté et m’ont sucé sec, juste pour s’marrer ? Pour... pour avoir été moi même !
Il n’y a plus que la rage, qui existe dans son être. La colère, la douleur. La peine et la peur. L’amertume emplit ses pensées avec un goût désagréable. Autant de sentiments néfastes desquels se nourrit le démon. Non, Ash n’est plus vraiment lui-même, il n’est qu’une marionnette nourrie par la haine ; une arme dirigée contre la véritable cible de son compagnon d’infortune. Destinée à blesser. Ses souvenirs sont biaisés, sa personnalité altérée par autant de bons sentiments qui font de lui l’être humain qu’il est — piégés dans un épais brouillard. Envolés dans l’horizon incertain.
— La vérité c’est qu’vous vous en foutez, y’a qu’votre jolie p’tite gueule qui compte. Et vous chiez dans votre froc à l’idée qu’on puisse découvrir à quel point vous êtes pathétiques ! Daniel, la sœur de Yoong-Ki... Moi... Tout ça c’est d’votre faute !
La voix peinée, à peine humaine, résonne avec force et fracas sur les murs de la ruelle. Ashton cherche dans la doublure de sa poche, pour en sortir ce petit couteau d’argent qu’il porte toujours sur lui. Si cette arme est capable de tuer les vampires, elle doit être aussi efficace contre les semi-anges. Il relève le regard, quelque chose de sombre dans son expression pourtant toujours aussi peinée.
Mouvement de désespoir ou acte de rage à l’état pur, le jeune adulte se jette sur son opposant, alimenté par la force du démon qui l’habite. Ses premiers coups sont relativement faibles, en adéquation avec la race de la créature habitée, mais le troisième coup est assez puissant pour clouer le shadowhunter contre le mur.
— Ils sont tous morts ! Et c’est de ta faute ! Ash hurle à quelques centimètres de son visage alors que des larmes se forment au coin de ses yeux.
Sa main, doucement, se referme sur la gorge de la créature angélique, jusqu’à couper son arrivée d’air. Avec la force du démon, il maintient son opposant en place, tandis qu’il fronce les sourcils. Après un nouveau gloussement dévasté, le terrestre glisse la lame froide sur la peau sensible et découverte de son cou, descend le long de sa carotide en contemplant ce point si particulier où lui-même possède une cicatrice. Peut-être qu’il peut lui montrer, ce qu’il a vécu. Peut-être qu’il peut lui faire comprendre, à quel point il a gâché sa vie. A quel point il souffre en silence depuis toutes ces années.
Aussi doucement qu’un animal traquant sa proie, Ashton approche son visage de son oreille, si près qu’il peut aisément respirer son odeur, avant de lui chuchoter quelques derniers mots au creux de son pavillon.
— J’espère que tu vas perdre quelqu’un que tu aimes, et ressentir un dixième de ce que je ressens…
Codage par Magma.
Ash Butler
FONDA ❖ PAPASH LA CANAILLE.
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Alignement : neutre Allégeance : Yoong-Ki Armes : Poignard en argent, armes à feu, explosifs
Origines : Louisiane Âge : 24 ans Métier : Propriétaire du Hells Bells Résidence : Freret Street Orientation : Asexuel (bi) Statut civil : En couple Généalogie :
(✞) Willis Butler - père
(✞) Abigail Butler - mère
Aaron Butler - frère ainé
Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
Son corps entier le lançait. Son dos tout particulièrement criait douleur et Connor ne serait pas étonné d'y sentir les interstices des briques imprimés sur sa peau après son passage en force contre la surface du mur. Cette douleur agissait comme une sonnette d'alarme : désormais, il s'attendait à tout. Ashton n'était plus Ashton, et ce qu'il avait devant les yeux était prêt à tout pour s'en sortir sans la moindre égratignure. Le corps du Terrestre lui servant de bouclier face à son poignard séraphique. Sa lame était toujours logée près du cou de la créature, menaçante. Mais le sourire de cette dernière ne disparaissait pas pour autant... Toujours fièrement affiché sur ses lèvres étirées jusqu'à la pointe de ses oreilles, le tableau lui donnait froid dans le dos. La lumière incandescente de son arme accentuant ces traits inhumains. Connor n'aimait pas la situation dans laquelle il se trouvait. Face à lui une créature — plus fourbe encore que ce qu'il avait l'habitude de combattre — s'amusait à ses dépens, sans qu'il ne puisse deviner outre mesure ses réelles intentions. Le shadowhunter était dans le flou total et devait avancer avec prudence, se gravant au fer rouge dans son esprit qu'au moindre faux pas, à la moindre erreur de sa part, Ashton y laisserait la vie. À cette pensée, sa main se resserra autour du manche de son arme, plus assurée, et ses yeux se plissèrent tandis que le démon reprenait la parole. Des frissons parcoururent le dos du brun alors que la créature semblait analyser la relation que les deux humanoïdes entretenaient.
Le mouvement soudain du démon crispa son bras de surprise et ses yeux suivirent avec prudence ceux du Terrestre s'écarter lentement, comme s'il s'offrait à lui. Connor perdit contenance une infime seconde avant de se reprendre, le rire malsain du possédé le ramenant à la réalité : ça ne serait pas aussi simple... Le regard du Néphilim se fit plus dur, plus sombre, plongé dans celui encore plus noir de son homologue qui lui faisait face. Il vacilla cependant, les paroles du démon achevant de le surprendre : « Mais… si tu insistes… » « À quoi tu joues...? » souffla-t-il, alors qu'il regardait la bête fermer subitement les yeux et lever le menton au ciel.
Connor fronça des sourcils, perdu et frustré face à son manque d'informations. Devait-il agir alors que la créature semblait concentrée ailleurs ? Et dans ce cas-là, comment allait-il bien pouvoir procéder ? Il ne voulait pas risquer de blesser le barman, mais vu comment tout cela était parti, aurait-il vraiment le choix...? La seule solution qui s'offrait à lui et qui lui semblait la moins dangereuse était d'attendre que les renforts ne lui viennent en aide. De gagner le plus de temps possible. Si tant est que le jeune Néphilim qu'il avait laissé là-bas ait atteint l'Institut sans encombres... Et rien n'était sûr...
Les épaules d'Ashton s'affaissèrent brusquement, interrompant le fil des pensées du chasseur. Comme une marionnette dont le propriétaire aurait subitement lâché les ficelles, ses bras retombèrent le long de son corps sans vie, sa tête tanguant dangereusement. « Ashton ? » se risqua-t-il, sa main — toujours serrée autour de son arme — perdant de son assurance. Les paupières de la créature s'ouvrirent alors, laissant apercevoir cette noirceur malsaine qui n'avait pas quitté ses yeux. Néanmoins, quelque chose avait changé... Son visage ne reflétait plus cette folie animale qu'il avait identifiée chez le Terrestre possédé. Juste une expression perdue et triste. « Ash...? » répéta-t-il, plus fort. « Connor... » Entendre la voix du propriétaire du Hell's Bells le fit sursauter. Un sourire — infime mais bien présent — s'afficha malgré lui sur ses lèvres, un sentiment de soulagement s’immisçant comme une vague dans son esprit. Il savait pourtant que ce n'était pas fini, qu'il s'agissait là d'un piège vicieux tendu par le démon pour mieux le manipuler. Il n'y pouvait rien cependant...reconnaître un visage familier dans une telle situation était comme une bouée jetée dans une mer déchaînée, une lumière dans la plus sombre des obscurités. Un hameçon auquel il mordait sans vraiment y réfléchir. Alors, il lâcha un léger soupir de soulagement, s’apprêtant à abaisser son arme pour ne pas effrayer le cadet.
Ce sentiment fut cependant de courte durée, les paroles qui suivirent le plongeant dans une confusion qu'il n'avait pas prévue. Ashton parlait soudainement d'abandon avec une telle vulnérabilité dans la voix que Connor se sentit immédiatement coupable, malgré le fait qu'il ne l'avait jamais laissé. Parce qu'il était comme ça, le brun... Endosser la responsabilité de choses qu'il n'aurait pu éviter était ce qui le définissait. Il se sentait coupable de tout, à commencer par le passé de son parabataï. Et maintenant, celui d'Ashton. « De quoi est-ce que tu parles ? » lui répondit-il néanmoins, perdu. Les poings du Terrestre se serraient avec force, la colère semblant prendre soudainement le dessus. Connor avait l'impression qu'il allait exploser... Il pâlit aussitôt lorsque sortit de la bouche du cadet le mot qu'il n'était pas censé connaître... Tout un monde était lié à ces simples lettres dont Ashton n'en avait effleuré qu'une infime partie — et ce, bien malgré lui — le jour de son accident. Le brun savait que les vampires étaient les seules créatures qui avaient franchi les barrières de sa réalité. Alors pourquoi est-ce que le terme "Néphilim" lui était-il accessible ?
Ashton continuait son discours tandis que l'esprit du brun tournait et retournait cette simple question en boucle dans sa tête, cherchant sa réponse. Le barman n'était qu'un Terrestre...un humain. Il le surveillait depuis son accident et il était sûr et certain que ce dernier ne connaissait en rien l'existence des Chasseurs d'Ombres. Aucune chance qu'il ait eu accès à cette information... Alors comment... Le regard de Connor s'illumina subitement alors que ses yeux se replongeaient dans ceux toujours aussi noir d'Ashton. Avec tout ça, il en avait presque oublié le démon qui tirait les ficelles dans l'ombre. Ça devait être forcément lui. Il ne savait comment, mais il avait dû manipuler les souvenirs du garçon...il ne voyait que ça. « Arrête-ça tout de suite ! » menaça-t-il soudainement, à l'attention du démon. Pourtant, Ashton continuait son discours, de plus en plus blessant. Accusant les Néphilims de tous les maux. De toutes les morts. Il sortit soudainement un couteau qui brilla à la lueur faible d'un lampadaire, son regard devenu fou et encore plus sombre qu'il n'était possible de l'être. Connor fit un pas en arrière, abaissant son arme, plaçant la paume de sa main en direction du possédé. « Tu ne veux pas faire ça... » souffla-t-il alors, peu convaincu par ses propres paroles. « Ash... » Aucun mot ne l'atteint, et le jeune adulte lui sauta brusquement dessus. Connor, ne s'attendant pas à autant de férocité, fut rapidement acculé contre le mur de la ruelle, immobilisé par la soudaine force du Terrestre — ou bien était-ce là le démon aux commandes ? « Ils sont tous morts ! Et c’est de ta faute ! » Le Néphilim pouvait aisément percevoir la rage dans le regard d'Ashton, à tel point qu'il n'était plus sûr si elle lui appartenait réellement ou bien s'il s'agissait du démon. Avait-il merdé à ce point ? Certes, il ne pouvait pas sauver tous les Terrestres qui croisaient la route des créatures qui peuplaient ce monde, mais aurait-il pu sauver ceux qu'Ashton avait cité ? Il n'en savait rien, et tout ça commençait à le hanter...
La main froide du garçon vint sournoisement se porter à son cou, serrant de plus en plus. Connor ne pouvait que se débattre, sa main agrippant cette emprise dangereuse, mais la force dont faisait preuve son assaillant l'empêchait de se libérer. Il suffoquait, grimaçant de douleur alors que sa bouche cherchait désespérément de quoi respirer. Il regardait Ashton approcher sa lame de sa gorge dénudée, défiant le possédé d'y faire la moindre marque. Ses yeux ne le quittèrent pas alors que le cadet approchait d'une lenteur atroce son visage du sien, si proche que le chasseur en eut des frissons. « J’espère que tu vas perdre quelqu’un que tu aimes, et ressentir un dixième de ce que je ressens… » lui susurra le garçon à l'oreille.
Connor profita de cette proximité malsaine, alors que le visage du démon Ash était encore atteignable. Il lâcha le bras qui l'empêchait de respirer et, de sa main désormais libre, agrippa l'arrière du crâne de son assaillant pour l'enfoncer avec force contre le mur derrière lui. La tête du garçon claqua violemment contre la surface dure du bâtiment et son emprise sur le cou de la créature angélique s'amoindrit. Il en profita aussitôt : d'un geste vif, il attrapa le bras du barman et le tordit derrière son dos, inversant les positions, la joue de la créature désormais plaquée contre le mur. « Tu n'es pas le seul à avoir perdu des proches. » lâcha alors le brun, essoufflé, l'air s'infiltrant douloureusement dans ses poumons. Il n'avait encore perdu personne de la manière dont lui parlait Ashton. Certes la trahison de ses parents l'avait anéanti, comme si son cœur lui avait été arraché de la poitrine, comme s'il avait perdu une partie de lui-même ce jour-là... Mais rien de comparable à ce qu'avait vécu Zak ou Laureen Winterscar. Il avait ressenti la douleur de son parabataï au travers de leur rune. Ressenti sa tristesse, sa détresse, sa colère. Mais ces sentiments n'avaient jamais été siens... S'il venait à perdre son frère un jour, il ne s'en relèverait surement pas. Mais ça, la créature n'avait pas besoin de le savoir... « Fini de jouer maintenant, démon... Tes petits tours ne marchent pas avec moi. » commença-t-il, tordant d'avantage encore le bras du cadet. Il toussa tout en portant sa lame séraphique derrière la nuque du démon, menaçant. « Ashton n'a aucune idée de l'existence des Néphilims... Il ne sait rien de ce monde-là si ce n'est les vampires qui le peuple. Alors cesse ce jeu ridicule et dis-moi ce qui t'amène à la Nouvelle-Orléans. » Connor ne savait réellement de quoi le démon était capable... Était-ce lui qui parlait à travers les traits du barman ? Sa locution était pourtant pire avant...et ne comportait que quelques mots. Où était la limite alors ? Il n'était même pas sûr de s'adresser véritablement au démon... « Cette lame pressée sur ta nuque, c'est un poignard séraphique. Tu sais les dégâts qu'elle peut t'infliger si jamais je décide d'appuyer plus franchement... » Il jouait le tout pour le tout. Il n'était pas prêt mentalement à blesser Ashton, mais si cela pouvait faire réagir la créature... Après tout, une simple égratignure suffirait à l'atteindre.
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Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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Intérieurement, la créature sourit, se délecte de la souffrance qu’elle inflige au tatoué — presque autant que de celle dont elle continue de se nourrir, imprégnée dans chacune des cellules du corps qu’elle habite. Si elle a diminué son emprise sur cette âme si fragile, ce n’est pas pour autant qu’elle ne tire plus les ficelles : ses souvenirs combinés aux siens dans un brouillard si épais qu’il est impossible de distinguer les deux consciences, sa marionnette s’en sort à merveille pour briser un peu plus le néphilim devant lui. Bien que ce dernier n’en laisse rien paraître, le monstre d’Edom peut sentir sa détresse, clairement perceptible au travers de l’odeur si repoussante du sang angélique. Et alors, il ne peut plus s’arrêter. C’est comme une addiction, une addiction au parfum si doux et enivrant de détresse, de douleur. De colère aussi. Son hôte doit avoir quelque chose de similaire, pour qu’il ressente le plaisir cruel avec autant d’intensité ; une part d’ombre qu’il ne contrôle pas, et qui fait de lui un être bien moins innocent qu’il le paraît.
Les démons sont des êtres perfides, des abominations sans états d’âme, qui plus que tout adorent jouer à des jeux cruels. Ils manipulent, ils détruisent — ils tirent de leurs victimes chacune des émotions les plus néfastes comme on presse une orange, lorsqu’ils ne les tuent pas directement. Parfois, il ne reste plus qu’une épave vide après leur passage, un navire qui fait naufrage dans des eaux incertaines. Mais les démons sont aussi des êtres extrêmement orgueilleux, qui se laissent facilement entraîner dans leur ivresse de pouvoir. La chose qui grandit à l’intérieur de Ashton Butler n’en fait certainement pas exception, c’est d’ailleurs ce qui causera sa perte.
Bien trop obnubilée par sa position de puissance face à son ennemi, la vicieuse créature se retrouve prise à son propre piège lorsque le néphilim change d’approche. Elle a été arrogante, aveuglée par sa soif incommensurable de contrôle. Et maintenant voilà que sa tête claque impitoyablement contre le mur de briques, avant que son corps ne se retrouve épinglé douloureusement par celui qui le répugne. Un grognement s’échappe de sa gorge. L’ombre des limbes a sous-estimé le semi-ange, elle s’en rend compte à présent. Son opposant est différent de cette poignée de shadowhunters qu’il a exécutés un peu plus tôt, plus fort, pas aussi corruptible. Peut-être que c’est pour cette raison qu’elle a voulu s’amuser avec lui en premier lieu, sentant en cet être angélique un certain potentiel.
Et maintenant, elle s’en mord les doigts.
Le démon se débat, mais la prise dans son dos est sans pitié. Pendant un instant, il songe à porter la dague d’argent au cœur de son pyjama de chair pour obliger le néphilim à le laisser filer : il semble tenir à ce terrestre, pour une raison qui le dépasse totalement — ce n’est après tout qu’une épave. Quoi qu’il en soit, s’il blesse grièvement le mortel il aura le temps de s’extirper de son corps, tandis que l’hôte ne survivra pas. Il serait curieux de voir si le chasseur d’ombres est prêt à courir ce risque. Cependant la prise est bien trop ferme, il ne peut pas bouger. Une nouvelle torsion de son poignet l’oblige à lâcher son arme : l’option s’envole au loin comme un songe funeste, c’est fichu. Le démon ferme les yeux, agacé, mais aussi ressentant pour la première fois les limites de la créature qu’il habite alors que la douleur se propage dans son bras.
Vient ensuite cette lame impétueuse contre sa jugulaire, et la menace de celui qui se veut son assaillant.
— Connor…, implore la petite voix brisée, plus humaine que jamais. Connor s’il te plait, elle supplie dans un léger sanglot son tortionnaire.
Une vulnérabilité que jamais Ash n’aurait laissée paraître, pas autrement que devant une personne en laquelle il a une totale et profonde confiance. Ce cercle-là s’étend à deux individus exclusivement, Yoong-Ki et son ancien tuteur. Avec les années, le gamin des rues a appris à cacher ses émotions, et même à se persuader qu’elles n’existent pas. C’est sa manière de survivre, quand toutes ces choses deviennent incontrôlables et menacent à chaque fois de le submerger. Ou quand sa rage met en péril le peu de stabilité qu’il est parvenu à se construire. C’est probablement la raison pour laquelle l’ange n’achète pas son ultime petit jeu, mouvement de désespoir plus que stratégie froidement calculée.
—Cette lame pressée sur ta nuque, c'est un poignard séraphique. Tu sais les dégâts qu'elle peut t'infliger si jamais je décide d'appuyer plus franchement...
Le démon ne comprend pas le langage terrestre, mais il intègre de ces quelques mots familiers et du ton employé le message que veut lui faire passer l’angelot. Le visage du garçon s’assombrit, comme figé dans le marbre une nouvelle fois. La créature reprend les pleins pouvoirs sur sa marionnette de chair et de sang. Pourtant, son seul réflexe est de rire, profondément. Sournoisement. Comme si sa vie n’était pas sur un fil, aussi mince que l’espoir de se tirer de cette situation. Réflexe pervers ou délectation masochiste face à la colère du néphilim, lui-même en est incertain.
Un nouveau mouvement et la pression sur son cou augmente. Le démon Ash est d’autant plus conscient de cette lame contre sa peau fine, qui le brûle au revers de son âme. La sensation est désagréable, tous ses instincts lui crient de s’éloigner du métal bénit par les anges. C’est à ce moment que la créature d’Edom commence à se débattre avec bien plus de ferveur, pousse des grognements bestiaux, son sourire carnassier finalement oublié. Sa force de démon est supérieure à celle du mortel tatoué, pourtant dans cette position il demeure impuissant, peu importe la rage avec laquelle il se défend. Le corps possédé tremble de frustration, hurle des malédictions dans sa langue ancestrale, mais rien ne fonctionne. Une force lutte aussi de l’intérieur, il le remarque à présent ; une sorte d’inconscient qui tente désespérément de le chasser de ce corps. Un lion en cage, voilà comment agit maintenant le fils de Lilith, dont les pulsions bestiales sont celles qui priment par pur instinct de préservation. Il n’a plus rien d’humain, juste… Une bête enragée.
Ses options sont limitées, il le sait. La moindre entaille par ce poignard séraphique l’affaiblira et la douleur sera suffisante pour l’extirper de son armure de chair, sans qu’il n’ait son mot à dire. Alors, pour user de son dernier effet de surprise, et peut-être bien aussi pour avoir le dernier mot, le démon abandonne le navire. De cette manière, peut-être aura-t-il le temps de s’enfuir avant que l’esclave de Raziel ne le renvoie dans le Néant. Le corps de Ash convulse, s’arque vers l’arrière — tiré vers le haut par l’immense nuage de fumée noire qui s’échappe de sa gorge. Le terrestre s’étouffe, suffoque alors que la possession se dissipe — avant de glisser dans les bras du shadowhunter comme une poupée de chiffon, totalement amorphe. Au dessus de leurs têtes, la Chose sadique leur fait ses adieux dans une immensité de charbon, désespérée pour s’enfuir vers les canalisations urbaines où elle trouvera assurément refuge.
Peut-être que le néphilim est parvenu à l’exterminer ; ou peut-être qu’elle s’est finalement enfuie, dans l’attente d’une nouvelle opportunité — qui sait. Dans tous les cas, la seule chose dont Ashton Butler est conscient, c’est qu’il git là, assis contre la paroi humide de la ruelle derrière son bar, et Murphy qui lui lèche généreusement le visage tandis que doucement il revient à lui.
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Ash Butler
FONDA ❖ PAPASH LA CANAILLE.
Pseudo : Twizzle Date d'inscription : 25/12/2019 Messages : 96 Marques de Noblesse : 33 Crédits : Twizzle Disponiblité RP : Indisponnible (3/2)
Ft. : Richard Harmon Couleur paroles : #cc9966
Alignement : neutre Allégeance : Yoong-Ki Armes : Poignard en argent, armes à feu, explosifs
Origines : Louisiane Âge : 24 ans Métier : Propriétaire du Hells Bells Résidence : Freret Street Orientation : Asexuel (bi) Statut civil : En couple Généalogie :
(✞) Willis Butler - père
(✞) Abigail Butler - mère
Aaron Butler - frère ainé
Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
Sa lame était fièrement pressée contre la peau du Terrestre possédé, menaçante et dangereuse pour qui était doté de sang impur. Le Néphilim avait reprit le dessus, le bras armé du démon désormais tordu derrière son dos, inoffensif. Pourtant, Connor était mal à l'aise. Intérieurement, il rageait, pestant contre ce parasite qui lui avait forcé la main. Lui qui avait pour mission de protéger les humains des créatures démoniaques, d'éviter que cette barrière entre eux ne se brise, il était en train d'en menacer un avec son poignard... Ses dents grinçaient et sa bouche se tordait en une grimace colérique qu'il n'arrivait pas à retenir : il n'était pas prêt à blesser Ashton, pas physiquement et encore moins mentalement. Il jouait la carte du bluff car la créature enfouie à l'intérieur de ce corps n'avait aucune connaissance de la complexité du cerveau humain. Du moins, il l'espérait... Le semi-ange n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait bien penser la créature. Pour le moment, Ashton ne lui servait que de bouclier, une assurance que le Néphilim ne la tuerait pas. Mais le démon n'accordait que peu d'importance à la vie de sa proie. Si ça n'avait pas été une lame séraphique, peut-être se serait-il déjà empalé sur sa dague... La voix suppliante qui franchissait les lèvres du possédé ne l'aidait en rien. Les supplications étaient insupportables et Connor se faisait violence pour ne pas lâcher son bras. Se répétant inlassablement qu'Ashton n'était pas au commande et qu'une entité — plus vicieuse et malfaisante encore que toutes les créatures qu'il avait eu l'occasion de rencontrer — n'attendait qu'un instant de faiblesse de sa part pour en profiter. Il se mordit la lèvre inférieure avant de réitérer ses menaces.
Malheureusement, elles n'eurent pas l'effet escompté... Le visage d'Ashton s'assombrit soudainement avant de se tordre en un rictus hilare qui acheva de mettre en rogne le chasseur d'ombres. Un rire franc et aux résonances malfaisantes franchit aussitôt ses lèvres, musique tonitruante dans le silence de la ruelle. Connor raffermit son emprise autour du membre du Terrestre, ses doigts devenant presque blanc face à la force qu'il devait y mettre. La créature se débattit brusquement, avec tant de violence et de hargne que le garçon en fut presque déstabilisé. Il lutta contre cette soudaine rage, et hésita presque, sa lame effleurant toujours la peau sensible de son homologue. Son cœur s'emballait à l'idée d'y dessiner la moindre entaille et il luttait : entre l'envie et le devoir, il se devait de choisir, et l'une comme l'autre, les solutions étaient pourvues de sombres parts. « Arrête de lutter et quitte ce corps !! Ou je te jure que je te tue !! » hurla-t-il au démon, sa voix emplie de colère et d'un soupçon de désespoir.
La lutte s'arrêta presque aussitôt. Comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton d'urgence et que la machine s'était soudainement stoppée. Ashton convulsait désormais, son corps parcouru de soubresauts incontrôlés et s'arqua brutalement vers l'arrière, obligeant le Néphilim à desserrer sa poigne. Une forme noire et indistincte s'échappa du corps du barman qui perdit presque aussitôt connaissance, son corps — désormais poids mort — retombant sans prévenir dans les bras du brun, qui perdit l'équilibre et s'écrasa au sol. Son dos déjà douloureux vint heurter la pierre et Connor grimaça. La créature les observa quelques secondes, les yeux plongés dans ceux de son ennemi au sang angélique avant de s'évanouir dans la première bouche d’égout qu'elle trouva. Le semi-ange ragea en la voyant disparaître, désireux de la suivre pour l'éradiquer complètement. Après tout ce qu'elle avait fait, les morts qu'elle avait laissé derrière elle, il ne pouvait pas la laisser s'échapper. Il était de sa responsabilité de la chasser. Pour autant, et malgré que son corps et son esprit criaient vengeance à l'unisson, il ne pouvait se résoudre à laisser le Terrestre. Dans ce genre de cas, lorsque des humains étaient victimes d'attaques démoniaques, ils devenaient la priorité. Pour Ashton, c'était encore différent... Le chasseur d'ombres ne savait comment ce dernier allait réagir suite à cette possession forcée. Ou s'il allait même se réveiller. S'il partait chasser cette maudite créature en laissant l'homme inconscient en plein milieu de la ruelle, qui sait ce qui risquait de lui arriver... Connor jeta un coup d’œil au chien, visiblement inquiet pour son maître, et se dit rapidement que s'il osait quitter le Terrestre, l'animal se ferait un plaisir de lui rappeler ses responsabilités...
Le Néphilim se redressa difficilement, repoussant doucement Ashton afin qu'il puisse se dégager. Cela lui prit plusieurs longues secondes avant qu'enfin, la liberté ne lui revienne. « T'en as pas l'air, mais tu pèses ton poids tu sais... » souffla-t-il avant de passer ses bras sous les aisselles du jeune homme et de le soulever, le traînant jusqu'au mur et l'y adossant. « Quoi...? » dit-il à l'animal qui le regardait d'un air — presque — contrarié. « T'as déjà essayé de le porter toi ? » se renfrogna le brun avant de s'asseoir à son tour dans un soupir de soulagement. « C'est bien ce que je pensais... » termina-t-il en reposant l'arrière de son crâne contre la paroi froide du mur derrière lui, ses yeux se fermant quelques instants. L'animal l'ignora royalement, préférant se pelotonner contre les jambes de son maître, attendant que ce dernier daigne enfin se réveiller.
Le silence était presque assourdissant après l'incident qu'ils venaient de vivre. Pas un bruit ne venait déranger leur repos forcé, si ce n'était le brouhaha sourd de voix à l'intérieur du Hells Bells. La respiration du brun était calme, parfois interrompue par une toux douloureuse. Les marques des doigts du Terrestre sur son cou étaient encore visibles, rouges vives, et la douleur le piquait à intervalle régulier. Tout son corps le lançait et il ne savait s'il allait pouvoir se relever...
Il soupira longuement — après plusieurs longues minutes passées dans le silence, le chien lâchant de petits couinements tristes de temps en temps — reprenant ses esprits. Il grava dans sa mémoire les moindres détails qu'il venait de vivre, toutes les informations qu'il avait pu amasser et qu'il pourrait donner aux renforts et à Laureen Winterscar lorsqu'il leur ferait son rapport. Chaque élément serait crucial. Il ne devrait rien omettre. Rien oublier. Il était plongé dans ses pensées lorsque soudainement, Murphy s'agita, heureux, et aboya contre son maître qui commençait enfin à ouvrir les yeux. Le pauvre semblait désorienté, perdu... Connor lui sourit néanmoins : « La Belle-au-bois-dormant se réveille enfin ? »
Connor Nightingale
ADMIN ♔ Mon parabatai !
Pseudo : Lioma Date d'inscription : 26/07/2018 Messages : 275 Marques de Noblesse : 45 Crédits : @moi Disponiblité RP : Indisponible
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Origines : Américain Âge : 26 ans Métier : Chasseur shadowhunter Résidence : A l'Institut de la New Orléans Orientation : Homosexuel Statut civil : Célibataire Généalogie : Jim Nightingale | père
shadowhunter en cavale après sa trahison en juillet 2011.
Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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Lentement, Ash bouge les doigts, cligne des yeux ; ses paupières pourtant retombent instantanément sur sa vue comme le rideau d’un dernier acte — alourdies par le poids de la lassitude. Le monde autour lui semble n’être rien de plus qu’un songe lointain et difforme, échos étouffés par l’épaisse couche de coton qui tapisse ses oreilles. Le garçon git juste là, contre le mur crade de la rue, se concentre un instant sur l’air frais qui caresse ses joues… et cette chose humide qui traverse son visage. Un grondement de protestation quitte faiblement l’enceinte de sa gorge tandis qu’il repousse doucement le malinois affalé contre son corps avachi. Sa main cependant ne quitte pas l’encolure de l’animal dans laquelle il cherche instinctivement un peu de chaleur. Au mouvement, son visage se crispe et ses traits se tendent ; sa tête est pire qu’un concert de Rob Zombie. A vrai dire, s’il n’avait pas porté sa main libre à son front Ashton aurait juré qu’on l’utilisait en guise de grosse caisse… Ou de punching-ball, bien qu’il soit incapable de déterminer la meilleure alternative. Probablement la première qui au moins a le bénéfice de se faire en musique. Mais non, son crâne est assailli par la douleur et les battements incessants de ce putain de pivert contre ses tempes l’empêchent de se concentrer.
Impossible de se souvenir ce qu’il fout ici en premier lieu, c’est comme si un voile opaque s’était glissé sur les dernières heures de son existence, l’empêchant d’accéder à sa mémoire immédiate. Ash est pourtant persuadé d’oublier quelque chose d’important, mais impossible de mettre la main dessus : les miettes de ses souvenirs lui glissent entre les doigts comme un filet de sable fin, pour nourrir davantage sa frustration. Il ne se rappelle pourtant pas avoir bu plus d’une bière ce soir là, et comme le grand patron lui-même le sait, il en faut bien plus pour le sortir du jeu — pourtant on ne peut pas dire que ce dernier ait été bien regardant dans sa vie. Néanmoins, le pire reste certainement cette désagréable sensation de vide qu’il ressent au plus profond de ses entrailles et lui laisse un arrière goût amer. Putain de gueule de bois, putain de sol qui tangue. Et putain d’existence.
Les secondes disparaissent, presque une minute s’écoule. Les souvenirs lui reviennent avec la force d’un coup de poing dans le bide, celui qui te coupe le souffle et te fait suffoquer. Ash sursaute et ouvre de grands yeux, sourcils froncés alors que quelques réminiscences de la dernière demi-heure trouvent leur chemin vers sa conscience. Il se souvient du lampadaire qui claque, des grondements de Murphy. Il se souvient du frisson qui parcourt sa colonne vertébrale alors que l’air devient curieusement gelé. Il se souvient aller voir ce qui se cache dans l’ombre, et puis… Plus rien, un écran noir, le néant froid et morbide. Son regard tombe sur le couteau d’argent qu’il garde toujours dans sa veste pour se défendre contre les vampires depuis son agression, maintenant oublié sur le sol. C’est tout ce qu’il faut à son esprit pour laisser la panique émerger.
Si la descente aux enfers est facile ; le retour l’est un peu moins. Surtout quand tu souffres de PTSD. Tes démons te collent à la peau, viennent t’assaillir de leurs griffes acérées au moindre élément déclencheur. Ashton passe instinctivement une main à son cou, ses doigts tremblotants glissent le long de cette cicatrice qui s’étend de son oreille à sa clavicule, là où on lui a un jour arraché au sens propre la jugulaire — il est presque étonné de ne pas y trouver de ce fluide cramoisi si précieux pour son corps. Dans son esprit, passé et présent s’emmêlent sans qu’il ne puisse en faire la distinction. Son cerveau joue contre lui : il n’est plus vraiment dans la ruelle, il est au centre, ses mains couvertes de sang. Il est étendu sur le sol, battu et humilié. Il est entouré de vampires qui veulent drainer sa vie hors de lui… Daniel. Il doit aider Daniel ! Ashton cligne une fois des yeux, une seconde fois alors qu’il sent son emprise sur la réalité lentement lui échapper. Non, Daniel n’est plus là. Mais il est toujours en danger, non ? Il ne sait pas, il ne sait plus. L’air s’engouffre bien trop rapidement dans ses poumons, lui donne pourtant l’impression de manquer d’oxygène. Son cœur semble vouloir lui fausser compagnie lui aussi, à force de tambouriner contre sa cage thoracique.
Quelque part au travers de ce brouillard tortueux il parvient néanmoins à déceler l’aura que dégage l’individu à côté de lui, qui n’est très certainement pas un vampire. La présence de l’autre homme est ce qui lui donne le coup de fouet dont il a besoin pour revenir quelque peu dans le présent, cette véritable piqûre d’adrénaline qui se répand dans son organisme comme un remède. Il doit se calmer, l’autre homme ne peut pas le voir dans un tel état, pas ici et pas maintenant. Ash a toujours détesté se sentir vulnérable, exposer ses émotions à la vue des autres, et en particulier les inconnus. Alors il s’agrippe à cette volonté de cacher sa détresse, sans jamais la laisser filer. Par tous les moyens à sa disposition il doit regagner un certain contrôle. Sous ses doigts il trouve la fourrure de Murphy, et la serre fermement dans ses poings. Il ne connaissait pas l’animal à l’époque, c’est une distinction suffisamment forte avec le passé pour lui permettre de se stabiliser dans le moment présent. A ce moment, Murphy est son ancre, il s’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage, comme si sa vie en dépendait.
Sa respiration se calme, ses poumons semblent fonctionner de nouveau. Sa vision aussi, s’éclaircit, alors qu’il n’avait pas remarqué que tout était trouble auparavant. Il ne sait toujours pas ce qui s’est passé, mais au moins sa tête lui semble plus froide désormais. Le jeune homme avale douloureusement sa salive et tourne la tête pour gagner un meilleur aperçu de cet individu qui l’a rappelé à l’ordre.
— Connor ?, il souffle avec une certaine fragilité qu’il déteste et lui crève les tympans.
Il ne comprend pas. Ash plisse les yeux, suspicieux alors qu’il regarde cet homme assis à côté de lui. Ce n’est pas tant qu’il ne lui fait pas confiance, mais finalement le gérant du Hells Bells ne connaît pas grand-chose à propos de Connor Nightingale, en dehors du fait que c’est un habitué de la maison — pas nécessairement désagréable à regarder — avec qui il a bien un peu sympathisé. Tout ce qu’il sait de plus, c’est que le mec s’habille avec des sortes d’uniformes qui rappellent un peu les types de l’armée, mais toujours en noir ; ce qu’il a rapidement mis sur le compte du style. Il doit être une sorte de gothique ou quelque chose comme ça.
Tout se bouscule dans sa tête, Ashton a toujours du mal à se concentrer. Dans la confusion le garçon secoue la tête de gauche à droite, comme si cela pouvait remettre un semblant d’ordre dans son crâne, mais à défaut d’être vain, le mouvement soudain le fait grimacer. Une main portée à l’arrière de son cuir chevelu lui révèle la présence d’une bosse.
— Qu… Putain qu’est-ce qui s’est passé ?
Il grogne à court de patience. Il veut savoir ce qui s’est passé, remplir ce trou noir qui le rend fou. Et Connor peut lui apporter ces réponses.
Ash prend maladroitement appui sur le mur dans son dos pour se relever, reconnaissant d’avoir un soutien pour l’aider dans sa tâche. Lorsqu’il est certain de pouvoir tenir debout seulement, il se tourne vers l’autre homme, encore assis sur le sol froid, et le dévisage sans aucune subtilité. Maintenant qu’il fait attention, il se rend compte pour la première fois de la mine pitoyable du brun. C’est un désastre ambulant, mais la fatigue évidente dans ses traits doit en faire beaucoup. Le cadet fronce néanmoins les sourcils aux marques de strangulation qu’il aperçoit fraîchement florissantes sur son cou, et qui le poussent encore un peu plus loin dans sa confusion.
— Merde, j’sais pas sous quel train t’es passé mais tu fais carrément flipper frère, il note sans humour, aussi naturellement que la manière dont on parle de la pluie et du beau temps. Ou de la dernière vidéo de chatons trouvée sur insta.
Ash croise grossièrement les bras sur son torse et adopte son habituel regard étiqueté « j’en ai rien à foutre », bien que ce soit un poil hypocrite de sa part. Sous ses éternels airs de mec détaché, le garçon se soucie généralement bien plus des autres qu’il ne veut bien se l’admettre, et ce cas de figure n’en fait pas exception. Mais pour l’heure, alors que toujours secoué par ce réveil brutal qu’il vient de vivre, le masque d’indifférence qu’il est parvenu à retrouver est tout ce qui compte et il n’a pas l’intention de le laisser filer une nouvelle fois. C’est sa protection, son filet de sécurité ; cette seule zone de confort qu’il se connaît. Si bien qu’il ne prend pas la même la peine d’offrir une main d’assistance à son homologue, et pas seulement parce qu’il n’est pas certain de pouvoir supporter son poids sur ses jambes tremblotantes : la courtoisie pourra attendre, il a besoin de réponses, ici et maintenant. Parce que actuellement sa tête est un véritable foutoir et il déteste ça. A croire que son idiot de frangin est venu installer tout son joyeux bordel dans son crâne.
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Ash Butler
FONDA ❖ PAPASH LA CANAILLE.
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La tête tournée en direction du garçon, Connor regardait Ashton ouvrir les yeux et doucement revenir à la réalité — Murphy lui léchant la moindre parcelle de peau avec énergie, sa queue remuant tellement que le Néphilim avait du mal à la suivre... Un discret soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres et un fin sourire s'afficha sur son visage lorsqu'enfin les yeux du barman s'ouvrirent. Il était rassuré de voir que l'extraction forcée du démon du corps du Terrestre ne l'avait pas plongé dans un coma trop profond. Le danger avec les possessions démoniaques, c'était que chaque victime ne réagissait pas de la même façon après-coup — si tant est qu'elle survive... Il ne savait comment en ressortirait Ashton après cet événement traumatisant, et ça le travaillait. Pourtant, entendre son nom sortir de sa bouche détendit presque aussitôt ses épaules. « Salut, Ash. » lâcha-t-il dans un sourire, reposant l'arrière de son crâne contre la pierre froide du mur derrière lui, soulagé. « Tu m'as fait peur putain... » Cette dernière phrase, il ne l'avait que simplement soufflée, faiblement, peu certain que son destinataire l'ait réellement entendue mais ne cherchant pas à la répéter pour autant. Il n'avait pas réellement voulu la prononcer à haute voix, ce n'était là que le fruit de ses paroles trahissant ses pensées : il avait vraiment eu peur pour lui. Désormais rassuré de voir qu'il allait visiblement bien, le semi-ange s'autorisa un court moment de repos, fermant les yeux pour se remettre les idées en place malgré la douleur qui lançait encore son corps.
Mais la confusion du Terrestre résonna soudainement dans la ruelle silencieuse, ramenant le brun à la réalité. Fronçant les sourcils, il tourna son regard en direction d'Ashton qui essayait déjà de se relever, s'aidant du mur comme soutien. « Tu ne devrais pas déjà... » commença-t-il, mais face à la détermination de son homologue — et aussi au fait qu'il était déjà debout — il ne prit pas la peine de finir sa phrase. Il soupira à la place — pour changer — et plongea son regard dans le sien, ne sachant quoi ajouter. Avait-il eu conscience qu'un démon avait pris possession de son corps ? Que devait-il lui dire alors ? Qu'à part les vampires, d'autres créatures plus dangereuses encore se cachaient dans les recoins de la Nouvelle-Orléans ? Que les démons étaient réels et qu'il venait d'en subir une attaque ? Apprendre l'existence du downworld à un simple Terrestre était une faute grave que Connor n'était pas prêt à commettre. Pourtant, après ce qui s'était passé, n'était-ce pas son devoir de tout lui dire ? Il ne savait pas et redoutait même le moment des explications — il savait pourtant qu'il lui devait au moins ça. Mais il le retardait comme il le pouvait, cherchant la moindre raison plausible à ce qui venait de leur arriver. Cependant, alors qu'il allait enfin se lancer, Ashton reprit soudainement la parole... « Merde, j’sais pas sous quel train t’es passé mais tu fais carrément flipper frère »
Connor tiqua pendant plusieurs longues secondes, assimilant ce qu'il venait d'entendre. Ce n'était pas tant le fait de savoir qu'il avait une sale gueule qui le dérangeait — Zak lui-même serait sans doute choqué par ses propres traits — mais plutôt celui que, à l'entendre, Ashton n'avait pas souvenir en être le responsable. Même indirectement. Le Néphilim cligna plusieurs fois des paupières, étudiant longuement le visage de son homologue afin d'y déceler des signes de moquerie. Pourtant, face à son silence confus et ses yeux inquisiteurs, il dut se rendre à l'évidence : Ashton ne se souvenait de rien... « Tu veux dire que...tu ne te rappelles pas ? » ne put s'empêcher de demander le brun, les sourcils froncés par la surprise.
Ses yeux ne quittèrent pas le pauvre barman, et si son visage n'exprimait que l'effarement dû à cette improbable nouvelle, son esprit en revanche tournait à plein régime. Un peu plus et il pourrait l'entendre fumer. Connor ne savait si — malgré les sentiments que pouvait ressentir Ashton en ce moment — il devait se réjouir ou non de son amnésie. Au moins, la question autour de la présence du démon ne se posait plus : il ne le croirait surement pas à ce stade... Que pouvait-il lui dire alors ? Le garçon était déjà en train d'imaginer les mille et une raison qui expliqueraient leur état lamentable à tous les deux, lui plus que l'autre. Une trop longue soirée passée la bouteille à la main ? A bien y réfléchir, aucun cadavre de verre ne gisait alentour...puis comment expliquer ses marques de strangulation ? Une attaque de poivrots ? Déjà plus plausible au vu de la mauvaise fréquentation de la rue en général. Ou alors, un petit règlement de compte ? Ashton avait-il seulement des ennemis ? Connor ne pouvait parier là-dessus... Son histoire devait être crédible du début à la fin s'il ne voulait pas que son compagnon ne se pose trop de questions... Que dire alors ?
Il se passa une main derrière le crâne, soupirant de fatigue avant d'essayer à son tour de se lever. A peine eut-il le temps de se soulever de ses mains qu'il abandonna aussitôt : avec le peu de force qu'il lui restait, se lever relevait du miracle...alors tenir debout par la suite, c'était tout simplement impossible. Ses yeux coulèrent sur l'animal qui avait cessé ses couinements joyeux, tranquillement assit aux côtés de son maître, ne le quittant pas d'une semelle. Il était littéralement collé à ses jambes, comme s'il avait peur qu'il ne redevienne étrange s'il s'éloignait de lui...Connor failli lâcher un sourire. Il se reprit néanmoins, sentant le regard insistant d'Ashton sur lui... « T'étais inconscient quand je t'ai trouvé... » commença-t-il alors, une idée se frayant doucement un chemin dans son esprit.
Il lui devait une explication. A défaut de lui raconter toute la vérité, il allait au moins lui en dire ce qui s'en rapprochait. Même si pour cela, il allait devoir jouer avec les détails et manipuler la réalité. Piocher dans les traumatismes de son passé ne l'enchantait pourtant pas... Après ce qu'Ashton avait traversé, le replonger là-dedans et accuser ses démons était la pire des choses à faire. Mais c'était — en quelque sorte — ce qui s'était passé... Ashton l'avait attaqué. Dans la réalité, un démon avait été aux commandes... Dans sa nouvelle version, les démons n'existaient pas. « J'ai voulu t'aider, mais quand je me suis approché... » Il hésita. Il se sentait mal de lui mentir de la sorte, mais il savait qu'il ne pouvait faire autrement. « Je ne sais pas... Tu t'es réveillé et tout à coup, tu as eu l'air de paniquer... » Il plongea son regard dans ceux d'Ashton et continua. « Tu ne semblais pas me voir réellement... Je ne sais pas comment te dire, c'était comme si tu ne me reconnaissais pas. » D'un côté, c'était exactement ce qu'il s'était passé... Ashton avait été comme effacé, mis de côté... Il n'avait plus été lui-même. « Puis...tu m'as attaqué... » A ces mots, Connor pencha la tête sur le côté, mettant en lumière les marques rouges encore gravées sur sa peau, appuyant ainsi ses dires. Il failli grimacer face à tant de théâtralité, mais se retint de justesse. Maintenant qu'il était lancé, il ne pouvait plus revenir en arrière. Il avait fait son choix. « J'ai dû me défendre, désolé... La bosse, c'est moi. Et surement ton amnésie aussi. Ta tête a cogné vachement dur contre le mur, ça m'étonne que tu tiennes debout... »
Il termina son récit, un long silence suivant ses derniers mots. Son regard fuyait celui de son homologue désormais, la culpabilité ne lui permettant pas de le regarder dans les yeux. Il n'aimait pas mentir, et encore moins sur un sujet aussi grave. Il se passa nerveusement une main dans les cheveux avant d'ajouter dans un sourire : « T'as une sacré droite tu sais ? »
Connor Nightingale
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Origines : Américain Âge : 26 ans Métier : Chasseur shadowhunter Résidence : A l'Institut de la New Orléans Orientation : Homosexuel Statut civil : Célibataire Généalogie : Jim Nightingale | père
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« Tu ne te rappelles pas ? », que lui bave le mec d’en face. Sans déconner. Le plus jeune fronce davantage les sourcils et penche la tête sur le côté, sans jamais détacher son regard sévère de Connor. Il se fout de sa gueule, n’est-ce pas ? Il doit se moquer de lui, c’est obligé. Sinon pourquoi lui poser cette question ? Ash n’a pas vraiment l’impression d’avoir la tronche du mec qui plaisante, l’ignorance le tue littéralement et ça se voit. S’il connaissait la réponse, il n’aurait pas posé la question en premier lieu ! — Ah Sainte Marie Joseph ! Le garçon maudit, définitivement à court de patience. Mec, juste… Accouche putain ! Le jeune Butler balance ses bras sur les côtés comme pour marquer son point et cogne avec insistance ses phalanges sur son crâne, mouvement machinal trahissant sa frustration. Il peut facilement dire que le brun d’en face tente de le préserver, et ça le fout en rogne. Il n’est plus une petite chose à protéger depuis bien longtemps, les gens peuvent lui parler franchement. Il ne va pas se briser, de toute manière la réalité sera toujours meilleure que la poignée de scénarios catastrophes qui défilent déjà dans son crâne, fruit de son imagination débordante et des fragments d’un passé bien trop lourd pour son âge. Bien qu’il n’en donne aucun signe extérieur, son cœur cogne contre sa cage thoracique comme les percussions incessantes d’une cacophonie, l’appréhension en guise de chef d’orchestre. Non, pour l’instant, tout ce dont il a besoin, c’est de remplir ces recoins sombres qui se sont installés dans sa mémoire, besoin vital qui se doit d’être assouvi.
Avec une certaine pointe de culpabilité que Ash ne comprend pas, son interlocuteur s’exécute. Dans un premier temps le barman ressent une légère vague de panique le gagner puisque l’intervention de Connor ne fait que lui offrir que de nouvelles interrogations. Il était inconscient ? Ash arque un sourcil, interrogateur. Il est complètement largué, encore plus paumé qu’un bout d’ananas dans une pizza. Est-ce qu’il a fait un malaise ? Il a été agressé ? Non mec, va falloir faire mieux qu’ça, qu’il a envie de lui rétorquer. Tu peux pas t’en tirer aussi facilement. À la place le gamin ne fait qu’ouvrir la bouche puis la refermer aussitôt, semblable à un putain de poisson rouge, incapable de savoir par où commencer. Il n’a pas besoin de formuler le fond de sa pensée cependant puisque le grand gaillard poursuit son récit — toujours aussi distrait. Cette fois-ci les paroles de son ainé l’aident à voir un peu plus clair au travers de cette épaisse brume de doutes, bien qu’il ne soit pas sûr d’en apprécier le dénouement cela dit. — Oh. Je vois, il souffle tout simplement après quelques minutes de silence assourdissant. Donc, le train, c’était lui. Au moins, c’est toujours mieux que n’importe quel scénario impliquant un suceur d’hémoglobine. Ash relâche maladroitement ses bras sur ses côtés, un peu gêné pour le garçon d’en face et terriblement honteux. Il a totalement abandonné son attitude agressive désormais. Lentement le gamin passe une main lasse à l’arrière de son crâne, grimace au passage sur la bosse et prend un soin si particulier à éviter le regard de Connor. Il se sent tellement désolé pour le gars dont visiblement la seule faute consiste à avoir tenté de lui porter assistance au mauvais moment. — Ouais, ça arrive parfois… Une porte qui claque un peu trop fort, une voix au timbre particulier, un réveil brutal… Autant d’éléments de la vie quotidienne qui peuvent le faire sursauter, ou même aller jusqu’à le replonger sans prévenir dans son passé. Bien que le jeune Butler soit persuadé que personne ne le remarque, il ne compte plus le nombre de fois où Yoo en a fait les frais. Il a rechuté alors, et en voulant l’aider, l’habitué du Hells Bells lui a déclenché une crise. Plutôt violente, apparemment. Ce n’est pas de sa faute, il ne pouvait pas savoir pour le syndrome dont il souffre. C’est pour cette même raison qu’il croit en la véracité de ses propos : au hasard il lui aurait été totalement impossible de tomber sur une version qui correspond précisément à ses troubles spécifiques. Ash sait qu’il peut avoir le réveil violent, en témoigne son second retour parmi les vivants dont cette fois il se souvient avec une troublante clarté. Jamais auparavant il n’avait tenté d’étrangler quelqu’un cependant. Le maître de Murphy reste néanmoins évasif sur le sujet, préférant ne pas s’éterniser. Ce ne sont pas les affaires de Connor, il se sent déjà suffisamment faible et vulnérable à ce sujet pour en rajouter ; tous ses instincts lui crient de s’enfuir en courant, juste pour se cacher, juste pour oublier. Juste parce qu’il n’a aucune putain d’idée de comment réagir alors que sa personnalité lui semble avoir été mise à nu. Ash est aussi pathétique que ce pauvre petit garçon trop sensible, qui au lieu de sauver sa mère se retrouve pétrifié dans ses bras. Pour ça, il se déteste. Non, le gusse d’en face n’a pas besoin de détails sur sa situation. Et de toute manière, qu’est-ce qu’il en aurait à foutre ? Il n’est probablement rien de plus que le mec qui l’aide à se torcher la gueule quand ça ne va pas en lui servant des canons, et c’est mieux comme ça. — Une chance que tu passais par là, j’suppose. Enfin, sauf pour… il désigne d’un mouvement de menton le visage bien amoché de son preux chevalier. J’espère que t’avais pas rencard avec une fille parce que là c’est mort buddy. Ashton hausse négligemment les épaules, l’indifférence éternellement peinte sur son visage froid.
Un nouveau silence gêné s’installe. Le cadet a la nette sensation qu’il devrait présenter ses excuses, que - même si techniquement ce n’est pas de sa faute - c’est ce que ferait une personne avec un tant soit peu de décence. Il n’en est pas sûr. Ce dont il est sûr, c’est qu’il est vraiment mauvais en matière d’excuses, sauf quand il s’agit de Yoo. Mais Connor n’est définitivement pas sa petite amie. — Tu... Hmm... Il se racle la gorge et désigne vaguement la porte derrière son épaule à l’aide de son pouce, la mine ailleurs. Et puis il soupire bruyamment avant de lever les yeux au ciel, résigné. Tu v’nais t‘remplir la panse ? C’est la maison qui paye. Et avant d’croire que c’est pour tes beaux yeux saches qu’on a un tarif spécial pour les clients qu’on essaye d’étrangler. Ashton est nul en excuses, mais même si sa maladresse est remarquable, qu’il prend des chemins détournés et qu’il a toujours l’air de ne rien en avoir à cirer, il possède au moins le mérite de faire des tentatives. Avec ça, il s’approche du mur pour prendre lui même appui sur une surface stable et contrer les vertiges dus à la position verticale de son corps, puis daigne finalement tendre la main à un Connor qui semble rencontrer quelques difficultés de ce côté là. Il espère simplement que l’homme en face de lui n’est pas plus lourd qu’il en donne l’air, auquel cas ce sera le retour au point de départ pour chacun d’entre eux et certainement leur photo en grande impression sur le mur de la honte.
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Ash Butler
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Origines : Louisiane Âge : 24 ans Métier : Propriétaire du Hells Bells Résidence : Freret Street Orientation : Asexuel (bi) Statut civil : En couple Généalogie :
(✞) Willis Butler - père
(✞) Abigail Butler - mère
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Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
Il se passa une main coupable dans les cheveux, son regard fuyant presque instinctivement leurs homologues pour se plonger dans ceux, fixes, du chien aux pieds du barman. Ce dernier ne le quittait pas des yeux, et Connor se doutait que si l'animal pouvait parler, il le traiterait à juste titre de menteur. Jouer avec la réalité n'avait jamais été dans ses habitudes pourtant, lui qui était d'un naturel plutôt franc et honnête. Malheureusement, la situation — loin d'être normale — l'avait obligé à agir de la sorte. Le Downworld ne devait être révélé aux Terrestres qu'à d'uniques et rares conditions et seulement s'il n'y avait pas d'autres solutions. Connor avait manipulé la réalité dans le seul but d'éviter de trop en dire à cet homme qui en avait déjà bien trop vu. Il ne se voyait pas lui révéler toutes les horreurs que connaissait ce monde et qui se cachaient encore dans les tréfonds de la Nouvelle-Orléans. Ash — bien malgré lui —avait déjà plongé dans les premiers paliers de cet autre monde et en était presque mort... Connor ne se sentait pas prêt à lui en dire davantage. Surtout qu'il se sentait responsable pour ce qui lui était arrivé, à lui et à son ami. Mais si quelqu'un devait un jour lui révéler ces secrets, ça devait être lui.
Un long silence gêné s'installa entre les deux protagonistes, le premier redoutant que la pilule ne passe pas. L'intervention du plus jeune mit cependant un point final à ce récit : il accepta la nouvelle avec un calme étrange et une gêne qui remplaça bien vite la colère et le doute. Leurs regards s'évitaient désormais alors que tous deux avaient leurs propres démons à accepter. Connor se sentit d'autant plus mal alors qu'Ashton apportait sa propre vérité à son histoire. « Ça arrive parfois... » Il s'en voulait d'avoir fait ressurgir ce genre de souvenirs et d'en plus avoir tapé en plein dedans. Après ce que le cadet avait vécu, il était normal que des années plus tard, il en ressente encore les traumatismes — lui-même ne pouvait que connaître ce sentiment, Zachary y faisant tous les jours les frais, encore maintenant. Mais il ne se doutait pas qu'il pouvait vivre ce genre d'événements. Connor leva les yeux en direction du garçon. Il s'en voulait de ne pas avoir remarqué sa détresse... Certes, il ne le fréquentait pas assez pour pouvoir même la remarquer, mais il aurait dû faire plus attention. La promesse qu'il avait faite à ce Terrestre mourant avait été remplie : Connor l'avait sauvé ce jour là — bien qu'à l'origine, c'était de sa faute. Pourtant, il continuait de veiller sur lui, protégeait ses arrières sans qu'il n'en sache rien... Il aurait dû faire plus attention. A lui. A son être. A ce qu'il ressentait. Pour Ashton, il n'était qu'un habitué de son bar. Pour lui, Ashton était sa responsabilité. Et il s'en voulait encore plus d'avoir laissé ce démon le posséder...
Le barman reprit subitement la parole et Connor laissa aussitôt échapper un léger rire franc, surprit par sa franchise. Il se tata le visage d'un main tremblante, avant de la laisser retomber sur son côté, le sourire aux lèvres. « Les filles s'attachent trop aux détails... » souffla-t-il dans un clin d’œil sans s'étaler d'avantages. Le pauvre était déjà bien assez gêné comme ça, il n'avait pas besoin de lui dire en plus qu'à choisir, il préférerait passer le reste de la soirée en sa compagnie plutôt qu'avec une quelconque personne du sexe opposé. C'était une conversation à garder pour plus tard, autour d'un bon verre, la tête trop embrumée pour réfléchir aux paroles prononcées.
Il accueillit la prochaine tirade du cadet avec un sourire narquois sur les lèvres. « Si j'avais su, j'aurai arrêté de te faire les yeux doux plus tôt... » répondit-il innocemment avant de saisir la main tendue dans sa direction. Il hésita cependant avant de commencer son ascension... Au vu de l'état du Terrestre, il ne savait s'il aurait réellement la force de le remettre sur ses pieds. Ils encouraient le risque de se retrouver les quatre fers en l'air et dans l'incapacité totale de se relever s'il essayait... Et l'idée ne l'enchantait pas. Il accepta néanmoins l'aide du barman, exerçant une légère pression dans son bras, tout en s'aidant du mur derrière lui, afin d'équilibrer les forces. Rapidement debout sur ses jambes tremblantes, le dos encore solidement plaqué contre la pierre froide, il soupira, éreinté. « En tout cas, si c'est la maison qui paye...je ne peux décemment pas refuser. » continua-t-il, provocateur. « Un petit coup de main ? » demanda-t-il néanmoins, ne se voyant pas faire le chemin tout seul.
Le brun était encore en mission, mais il était également responsable de la bonne santé du Terrestre qu'il avait le devoir de protéger. Il ne pouvait pas le laisser seul après avoir traversé une telle épreuve — le fait qu'il y ait de l'alcool gratuit en prime n'avait rien à voir. Il n'était de toute façon pas en état de continuer seul, le démon ne ferait qu'un bouchée de son corps meurtri. Non, il enverrait un message à Laureen une fois arrivé dans l'établissement afin qu'elle dépêche une équipe à la recherche de la créature. Affaiblie comme elle l'était, elle ne pouvait pas avoir fuit bien loin.
Les deux protagonistes rentrèrent finalement à l'intérieur du Hells Bells, les quelques clients déjà sur place se retournant à leur passage, un sourcil arqué : c'était simple, on ne savait réellement qui soutenait l'autre. Les deux étaient dans un état si lamentable qu'ils se demandaient même comment ils pouvaient encore tenir debout... Connor s'affala finalement sur un tabouret, prêt du comptoir, réellement soulagé d'y être arrivé. Il posa ses bras sur le bar avant d'y reposer son menton, observant Ash du coin de l’œil. Distraitement, il sortit son portable qui avait miraculeusement survécu aux événements et envoya un bref message, clair et précis, sur le déroulement de sa mission à Laureen Winterscar. Il lui expliquait ce qui lui était arrivé et ce qu'il avait découvert, la joignant de dépêcher une équipe afin de débusquer la créature qu'il avait laissé filer. Il était conscient de la froideur d'un tel message, mais il ne pouvait être plus précis pour le moment. Connor lui fera un rapport plus détaillé une fois qu'il sera rentré à l'Institut. Il hésita un moment avant d'ajouter une dernière ligne à son message :
Je vais bien.
Quelques mots, mais qui faisaient toute la différence. Son frère ne serait ainsi pas inquiet lorsqu'il se demandera pourquoi il n'était toujours pas rentré.
Il rangea son portable dans la poche de sa veste avant de reporter son attention sur son homologue, étudiant plus en détails son visage. Il mima une mine dévastée en s'attardant sur la magnifique bosse qui trônait sur son crâne. « Qu'ai-je fais ? » dit-il, l'air faussement affolé. « Personne ne te prendra au sérieux si on apprend que tu t'es fait botter le derrière par l'un de tes habitués... » Il lâcha un sourire sarcastique avant de se redresser, grimaçant légèrement. « Bon, et sinon, qu'est-ce que tu me proposes ? »
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Ashton soupire bruyamment, lève les yeux au ciel à la mention des yeux doux de son interlocuteur. — Et oui qu’est-ce que tu veux, j’suis un incorruptible, il grommelle mi-sérieux, mi-sarcastique ; mais s’il ne perd pas sa façade de marbre — il ne la quitte jamais — il rentre définitivement dans le jeu de Connor. Ou peut-être dans le jeu qu’il a lui-même instancié en premier lieu.
Dans tous les cas l’homme à terre accepte son support et le terrestre en arrive très vite à deux constats possibles. Soit Connor est bien construit sur un plan musculaire, soit il est bien nourri ; quoi que les deux soient parfaitement compatibles. Si les deux garçons s’appuient sur le mur de la bâtisse en face, Ash manque de flancher deux fois dans le processus, et chavire une fois le brun sur ses deux pattes — seulement pour être rattrapé par ce dernier. Que c’est embarrassant. Mais pas autant que la pensée de cet habitué, témoin d’une crise de panique. D’accord, sur le papier, ce n’est pas un sujet honteux, des tas de gens souffrent de ces crises — peut-être pas aussi sévères, mais il n’y a rien de bien important à relever. Sauf que le bartender ne peut s’empêcher de se sentir exposé, vulnérable à cette idée, et il en déteste le sentiment qui se glisse lentement sous sa peau, à l’instar d’une démangeaison qui ne peut être satisfaite.
Ainsi, par un tour de passe passe dont Butler ignore encore le fonctionnement exact, les voilà tous deux bras dessus bras dessous, soutien mutuel pour tenir le chemin jusqu’au bar du plus jeune. Si Ash n’est pas une personne particulièrement tactile, en particulier face aux hommes, pour l’heure il est bien loin de se plaindre de la proximité de Connor pour tenir la distance — même s’il se plait à s’imaginer que l’autre garçon est celui qui a besoin d’aide pour rester debout ; et qu’il agit même en conséquence. Heureux de retrouver son ami à deux pattes presque comme neuf, le malinois pousse un couinement joyeux avant d’encercler ce curieux binôme qui s’est formé. Il s’arrête cependant sous la main ballante de son maître qui glisse les doigts dans son pelage en quête de confort et de stabilité, comme si prêt à le rattraper en cas de déséquilibre. Ce qu’il ferait probablement. Il y a une certaine loyauté qui s’est formée entre l’homme et l’animal, et Murphy ne laisserait tomber pour rien au monde son idiot d’équivalent humanoïde. — Yo c’est quoi l’embrouille ? Y’a rien à voir, pour les autographes faudra r’passer, le propriétaire aboie quand ils traversent la pièce, un peu agacé par les quelques paires d’yeux déconcertées par leur état — il déteste se sentir comme une bête de foire. Peut-être aussi que cette agressivité passive est surtout une réaction naturelle de défense, développée avec les années quand il se sent vulnérable ou qu’il a la sensation que sa dignité se trouve menacée ; pour entretenir l’illusion et berner tout son monde. Comme si grogner le plus fort pouvait dissuader les autres grandes gueules de l’ouvrir, ou écarter un certain danger. Parce qu’au moins tant qu’il a son sarcasme et un restant de salive à gaspiller, il n’est pas totalement désarmé.
Quoi qu’il en soit la manœuvre fonctionne et rapidement chacun retourne à ses petites affaires, sans s’attarder plus que nécessaire sur les deux jeunes hommes qui atteigne finalement le comptoir. A leurs côtés l’animal trottine gaiement pour rejoindre son coussin, installé comme un petit prince dans son petit coin de tranquillité. Mais de son trône, le seigneur veille au grain : Murphy observe avec attention comment son deux-pieds contourne le bar pour poser ses pattes dans la verrerie, comment l’humain d’en face baisse la truffe sur son écran, l’air grave. Celui-ci, le berger belge le regarde, l’analyse — tente de percer à jour le moindre comportement menaçant à l’encontre de son ami sans fourrure. D’accord le bougre semble lui être venu en aide plus tôt et Ashton n’a pas l’air de le considérer comme un ennemi ; mais il y a toujours cette chose étrange qui émane de sa personne comme une odeur non familière, pas nécessairement inquiétante mais assurément déconcertante — et que le canidé de comprend pas. — Qu'ai-je fais ?, Connor lâche finalement après avoir décroché son attention de son portable. Personne ne te prendra au sérieux si on apprend que tu t'es fait botter le derrière par l'un de tes habitués... Pour toute réponse, Ash hausse les épaules, désintéressé. — Navré d’casser l’délire Apollon, mais t’as vu ta mouille récemment ? Si un trouduc trouve quelque chose à dire et bien il n’a qu’à r’garder l’état dans l’quel a fini l’habitué en question. — Bon, et sinon, qu'est-ce que tu me proposes ?, enchaîne le brun, un peu plus sérieusement. Cette fois, le masque se fane quelque peu par le biais d’un sourire espiègle qui prend forme au coin de ses lèvres. Le cadet expire un rire à peine étouffé et secoue grossièrement la tête de droite à gauche. Puis après avoir pointé un index accusateur dans sa direction, il ajoute amusé : — Toi tu vas t’faire entuber mon gars, si tu crois en la bonne volonté des pauvres types comme moi. C’qui m’arrange, c’est de t’proposer une grenadine - comme ça j’perds moins de pognon à te l’offrir, il explique son point d’une voix située entre la moquerie et la complicité. Trop bon, trop con comme on dit. Sans attendre son reste le garçon jette mécaniquement le torchon qu’il avait jusqu’ici entre les doigts sur son épaule et dépose la paume de ses mains sur le comptoir en face du néphilim, bras tendus. Puis son expression s’allège. Il bascule la tête en arrière, cligne des yeux et se mordille inconsciemment la lèvre inférieure. — Normalement j’suis plutôt brandy, mais vu les circonstances, il dit en sortant deux verres qu’il dépose machinalement entre eux, je trouve le scotch plus adapté.
Quand Ashton débouche la bouteille et en verse le doux poison dans les verres, il remarque que ses mains tremblent. A vrai dire, ses membres n’ont pas cessé de frémir depuis qu’ils ont quitté la ruelle, le mouvement est simplement plus flagrant ainsi ; alors quand il en prend conscience il s’empresse de les cacher de nouveau sous le buffet de bois. Il faut dire que les dernières minutes qu’il vient de vivre ne sont pas les plus anodines, et s’il tente de faire bonne figure devant Connor ou n’importe quel petit curieux qui pourrait l’observer à ce moment, il n’empêche qu’une partie de sa conscience tente encore de se remettre des derniers évènements qui l’ont drainé de son énergie. Ou encore les fantômes d’un passé forcé de revivre qui bordent les recoins de sa vision. Plus que ça, il ne comprend toujours pas comment sa mémoire peut aussi facilement lui avoir glissé entre les doigts, pourquoi il ne se souvient toujours pas de ce qui s’est passé – et le sentiment le dérange autant qu’il l’effraie.
Ash se rapproche maladroitement du chasseur d’ombres la mine soudainement grave et se frotte la nuque. — Ecoute, pour ce que tu as vu dans la ruelle, je… Si ça pouvait rester entre nous, sa voix est à peine plus haute qu’un murmure incertain.
Il est coupé cependant par la sortie d’un gars en piteux état par la pièce du fond – celle par laquelle on accède accessoirement à l’arène clandestine. Le gusse traverse la pièce presque naturellement, un ange passe. Ash se racle la gorge. Puis il lève innocemment les bras sur les côtés. — Quoi ? J’mentais pas pour le tarif « clients étranglés ».
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Ash Butler
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Aaron Butler - frère ainé
Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
Assit sur son tabouret, le brun sourit à la réplique du barman. Il n'avait pas de miroir sous la main, mais il le croyait sur parole : il n'avait qu'à effleurer la peau de son visage pour savoir qu'il était dans un sale état... Il aurait bien aimé lui dire qu'un démon avait beaucoup joué sur "l'état dans lequel avait fini l'habitué en question" et qu'il n'y était — soyons réaliste — pour rien du tout dans son relooking, mais c'était juste impossible... A la place, il roula les yeux de déni et glissa rapidement sur un autre sujet plus intéressant. Mais là encore, Ashton le prit de court, et le sourire qui s'était précédemment dessiné sur ses lèvres tiqua, manquant de s'effacer sous la surprise. « Tu vas perdre ma fidélité... Tu le sais ça ? fit-il face au sourire en coin du garçon. Un gros coup dans ta caisse si tu veux mon avis... » Ce n'était pas pour se vanter — pouvait-on vraiment se vanter d'un sujet pareil ? — mais le Hells Bells était comme une seconde maison pour lui. Le perdre voudrait dire mettre la clé sous la porte ! « Ça serait dommage que je doive trouver un autre endroit où me poser...j'aime bien ces tabourets... » Il avait gardé son air narquois, étudiant le tabouret sous lui pour appuyer ses dires avant de replonger son regard dans celui de son homologue. Ce dernier s'était placé en face de lui, appuyé contre son bar, la tête rejetée en arrière, l'air de réfléchir. Fronçant les sourcils, Connor accueillit le fruit de ses pensées avec un large sourire, réellement satisfait de ce qu'entendait ses oreilles. « Tu m'as fait peur ! » soupira-t-il, ses yeux suivants satisfaits les verres qu'Ashton posait devant lui, les remplissant rapidement du nectar qu'il attendait impatiemment depuis la fin de son combat. Il avait la gorge sèche, le Néphilim...
Il tapota distraitement le bois du comptoir, ses yeux ne quittant pas l'alcool se déverser dans le verre. Il capta pourtant le léger tremblement de la bouteille qui tintait de temps à autre contre sa surface, et des doigts qui en étaient à l'origine... Les mains d'Ashton tressaillaient mais disparurent rapidement derrière le bar et un silence s'installa soudainement entre les deux garçons. Connor ne releva pas ce détail cependant, préférant prétendre n'avoir rien remarqué, sortant son portable pour même occuper ses yeux. Il n'avait pas envie de faire la moindre remarque : si Ashton ne voulait pas parler davantage de ce qu'ils avaient vécus — bien que pour lui c'était encore plus compliqué — alors lui ne ramènerait pas le sujet sur le tapis.
Les yeux toujours rivés sur son portable, il en profita pour faire un tour sur sa messagerie : un sourire discret franchi ses lèvres lorsqu'il aperçu l’appellation "vu" sous son dernier message envoyé à Laureen Winterscar, signe qu'elle l'avait bien lu. Il n'était pas surprit de ne pas avoir de réponse de sa part, elle devait actuellement donner des ordres pour gérer cette situation et n'avait pas le temps pour ça. Il fallait qu'elle agisse vite. Il avait laissé filé un démon extrêmement dangereux après tout...malheureusement, il fallait qu'elle répare ses erreurs...
Connor rangea finalement son portable dans sa poche et reporta son attention sur Ashton. Il se doutait de toutes les questions qui devaient tourner dans sa tête, de son amnésie qui ne devait rien arranger sur son état de santé. Il était frustré de ne rien pouvoir lui dire. De ne pas pouvoir lui expliquer que ce n'était pas de sa faute s'il avait désormais une tête à faire peur. Que ce n'était pas vraiment lui qui l'avait frappé et envoyé voler contre le mur du bâtiment d'en face...
Le shadowhunter préféra saisir son verre et le terminer d'une seule traite, de peur que la tentation de parler ne soit trop forte.
Il le reposa doucement sur le comptoir et soupira, presque heureux de sentir la chaleur de l'alcool courir sur sa gorge. Après le désastre de cette soirée, cette sensation était la bienvenue. Il allait en redemander un verre, au risque de profiter un peu trop de la proposition de son ami barman, quand ce dernier se pencha vers lui d'un air grave et sérieux. « Ecoute, pour ce que tu as vu dans la ruelle, je… Si ça pouvait rester entre nous. » S'il savait... S'il savait tout ce qu'il gardait pour lui actuellement. Cette chose en plus, c'était rien. Bien sûr qu'il pouvait faire ça, il le lui devait bien. Il allait lui répondre, mais il fut devancé par une porte ouverte brusquement au fond de la pièce, un gars couvert de sang et d’ecchymoses sortant de là comme si de rien n'était, la démarche maladroite. Pas un regard dans leur direction... Il traversait la pièce comme si tout était normal, pour aller s'affaler à l'une des tables proche de l'entrée, la tête rejetée en arrière. Connor avait suivi son difficile périple de son tabouret, surprit, avant de se retourner vers le propriétaire de l'endroit, sourcil arqué et regard inquisiteur. Qu'est-ce qu'il venait de voir ? Pour autant, ce dernier haussa simplement les épaules, pas étonné pour un sou par la situation. Lui offrant un "quoi ?" des plus nonchalants. Coco ricana : « Je vois ça... » Il se retourna une fois encore vers le gusse tout abîmé qui s'était littéralement endormi, la joue plaquée sur sa table et la bave dégoulinant à sa surface, fronçant les sourcils devant un tel spectacle. « Il y a une salle de torture dans ta cave ou comment ça se passe ? » fit-il sur le ton de la plaisanterie, reprenant sa position en face d'un Ashton qui avait l'air d'éviter de regarder vers l'inconnu. Connor pencha la tête sur le côté, curieux de connaître la raison de la présence d'un gusse amoché dans les sous-sols du Hells Bells et de la non réaction de son propriétaire... Il ne voulait pas vraiment se mêler des affaires du Terrestre, et à vrai dire, ça ne l'intéressait pas plus que ça : être propriétaire de ce genre d'établissement c'était pas chose facile et il se doutait qu'il y avait des choses qui devaient se passer dans les coulisses. Mais il devait bien avouer que la curiosité le démangeait.
Connor attendait la réponse de son homologue, quand son portable se mit à vibrer. Il le sortit presque immédiatement de sa poche pour voir que Laureen Winterscar lui avait finalement écrit :
Les renforts arrivent. Fais attention à toi.
Il allait bientôt devoir sortir et les rejoindre, sa mission n'était pas encore terminée — malgré ce qu'il donnait à voir. « Je vais devoir y aller... finit-il par dire après avoir rangé son portable dans sa poche. Le devoir m'appelle... » continua-t-il en souriant. Il ne quitta pour autant pas son siège, attendant avec espoir que le plus jeune daigne lui remplir son verre. « Un petit dernier pour la route ? » lui souffla-t-il, espiègle.
Connor Nightingale
ADMIN ♔ Mon parabatai !
Pseudo : Lioma Date d'inscription : 26/07/2018 Messages : 275 Marques de Noblesse : 45 Crédits : @moi Disponiblité RP : Indisponible
Ft. : Bob Morley Alignement : Bon Allégeance : L'Enclave, la famille Winterscar Parabatai : Zachary Winterscar Armes : Double-dagues, poignard séraphique
Origines : Américain Âge : 26 ans Métier : Chasseur shadowhunter Résidence : A l'Institut de la New Orléans Orientation : Homosexuel Statut civil : Célibataire Généalogie : Jim Nightingale | père
shadowhunter en cavale après sa trahison en juillet 2011.
Connor & Ashton All humanity is one undivided and indivisible family. I cannot detach myself from the wickedest soul. — Mahatma Gandhi.
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Ouf. Sauvé de cette situation un poil gênante par le passage du presque-cadavre ambulant, un œil poché et le second à la coque — qui finit bel et bien à plat sur la table du fond. Une bien mauvaise omelette si vous voulez l’avis du garçon, mais pas de quoi se brouiller avec le charmant brun toujours assis au comptoir — et qui le dévisage à présent. Quand il ne tourne pas la tête pour regarder le gusse comateux mélanger sa bave avec les restes de bière renversés sur la surface de bois. Quoi ? C’est une situation tout à fait habituelle dans un boui-boui tel que celui-ci, rien de plus normal ! Ah non ? Oh. Et bien, c’est comme ça que ça se passe dans le coin en tout cas, pas un pour rattraper l’autre. Bienvenue à Freret Street ! Connor, cependant, dont il ne connaît toujours pas le nom de famille, n’a pas besoin de savoir TOUT ce qui se passe entre ces murs. Peut-être qu’il lui est arrivé une, deux ou dix fois de débarquer à ce même tabouret avec coupures et ecchymoses comme seule compagnie, chose sur laquelle le tavernier s’est toujours gardé de le questionner ; mais il a toujours cet air de bon samaritain, quelque chose dans sa démarche, dans ses mots ou même l’aura qu’il dégage, Ash ne saurait pas trop dire, qui le fait passer pour le bon gars de l’histoire. C’est comme si, pour une raison inconnue, le jeune Butler n’avait pas envie de le décevoir alors qu’il se fout habituellement de bouleverser les humains qui ne s’appellent pas Yoong-Ki. Peut-être parce que Connor ne semble pas encore avoir une trop mauvaise opinion sa personne. Non pas qu’il ait particulièrement honte de ce qui se passe dans sa cave — il ne force personne à se battre après tout, et encore moins à claquer son pognon ; seulement il ignore quelle serait la réaction du plus vieux s’il savait pour l’arène clandestine. Serait-il content ? Désapprobateur ? Irait-elle le dénoncer, ou à l’inverse voudrait en être ? Probablement qu’il s’en taperait, tout simplement. Mais n’arrivant pas à lire ses intentions, le gamin de Louisiane préfère ne prendre aucun risque pour ses petites affaires. Ash, il fait simplement ça pour vivre, et parce que c’est la seule manière qu’il a trouvée de conserver le Hells Bells. Qui pourrait l’en blâmer ? Quand on a vécu si longtemps dans la rue, logé entre un bout de tôle et trois morceaux de carton, les règles du jeu changent radicalement. — Si j’te l‘dis, j’devrai te tuer ensuite, il répond le plus sérieusement du monde à l’accusation implicite, pince-sans-rire. Et comme généralement tu payes ta collation, ce s’rait pas bon pour les affaires. Son portable cependant semble de nouveau piquer la curiosité du client privilégié — plus encore que cette conversation sans aboutissant, ni réel grand intérêt en toute objectivité. Connor soudainement se revêt de son éternel masque sérieux et préoccupé et pianote avidement une réponse avant de ranger le petit objet dans sa poche, déjà sur le départ. — Envole-toi, le super-héros. Va sauver la veuve et l’orphelin. Fais juste gaffe de pas t’coincer la cape en sortant, il ajoute sourire en coin et clin d’œil complice. Ash débouche machinalement la bouteille salvatrice et remplit généreusement le verre qui lui est de nouveau tendu pour « le petit dernier », puis trinque le cul de la bouteille contre sa paroi — à la manière dont les amis portent des toasts. — Ça fera 11$ pour celui-là.
Codage par Magma.
Ash Butler
FONDA ❖ PAPASH LA CANAILLE.
Pseudo : Twizzle Date d'inscription : 25/12/2019 Messages : 96 Marques de Noblesse : 33 Crédits : Twizzle Disponiblité RP : Indisponnible (3/2)
Ft. : Richard Harmon Couleur paroles : #cc9966
Alignement : neutre Allégeance : Yoong-Ki Armes : Poignard en argent, armes à feu, explosifs
Origines : Louisiane Âge : 24 ans Métier : Propriétaire du Hells Bells Résidence : Freret Street Orientation : Asexuel (bi) Statut civil : En couple Généalogie :
(✞) Willis Butler - père
(✞) Abigail Butler - mère
Aaron Butler - frère ainé
Yoong-Lim Butler-Choe - fille (en route) Anecdotes : Papa de Murphy le malinois + gamin des rues mordu de littérature et de Shakespeare + culture musicale et théâtrale inébranlable + excellent boxeur + maladivement maniaque + ancien membre de gang spécialisé en armes à feu + tente de cacher la marque du gang trahi toujours tatouée sur son avant bras Playlist : Blue öyster Cult, Black Sabbath, Metallica, Motörhead, Rage against the machine, Muse, radiohead, depeche mode, Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart
— R’garde les s’défouler comme des animaux sauvages...
